mercredi 27 octobre 2010

Scare 2 die

Scare 2 Die est un film à sketchs dont le moteur est le surnaturel. On retrouve en ce sens la construction d’œuvres telles que Creepshow ou l’adaptation cinématographique de la série Tales Of The Darkside (que les fans de Tales From The Crypt doivent apprécier). Le réalisateur, Cub Chin, qui signe là son deuxième film, n’est ni un débutant dans l’industrie (il est scénariste et assistant réalisateur depuis 1985), ni un novice en matière de fantastique (il a notamment été assistant réalisateur sur l’ambitieux, prétentieux et décevant Night Corridors mettant en vedette Daniel Wu). Ici, il tient aussi bien la caméra que le stylo, puisqu’il est également scénariste.




Il est difficile de critiquer Scare 2 Die comme un ensemble, puisque chacun des segments est très différent, tant dans son approche que du point de vue technique. La première histoire se déroule dans l’univers du mahjong underground. Il est question d’usuriers menaçants, de course contre la montre, et d’une pièce magique qui permet, une fois par jour, d’avoir une combinaison parfaite et imparable. Seulement, il faut exécuter cette combinaison 13 fois sur 13 jours. Pas moins, et certainement pas plus. Sam Lee interprète notre protagoniste un rien pathétique. Le récit se veut cynique et ironique, mais ce second degré est surligné de façon insultante par le jeu cabotin de l’acteur et les gros effets qui tâchent. Visuellement, ce segment bénéficie d’expérimentations très intéressantes. On débute par une série de travellings en caméra à l’épaule dans les rues de Hong Kong la nuit. S’ensuit un générique qui enchaîne les flashs agressifs, avant de nous introduire une partie de majhong par le biais de travelling lents et plus esthétiques. Retour à notre scène de départ, et on comprend que la caméra s’accorde à la démarche peu assurée d’un Sam Lee pas si innocent. Face caméra, l’acteur va se cogner en plein objectif, défiant le mur de la réalité. Ces petites touches favorisent l’immersion dans un récit peu passionnant. La petite demi-heure insiste en effet beaucoup trop sur les parties de mahjong, alors qu’on a rapidement compris le concept de la pièce offerte pas un vieillard crachant du sang. Bien sûr, l’histoire jour sur les motifs récurrents, sur la répétition jusqu’à saturation, mais ce procédé atteint rapidement ses limites et ne suffit pas à combler le vide, à tel point qu’un récit de 30 minutes parvient à ennuyer. Quelques clins d’œil, comme le travelling sur la sirène d’ambulance, identique à celui de l’introduction alternative de Hard Boiled font sourire, tout comme certaines situations dégoutantes (un immonde bonhomme qui s’étouffe horriblement avec une glace à la vanille….). Mais l’originalité n’est pas au rendez-vous. Un constat particulièrement frappant lors des différentes morts, qui se ressemblent toutes. Quelques éclats de violence ne surprennent pas (la spa a dû crier au scandale, mais cette scène était prévisible) mais réjouissent, comme ce final très graphique mais peu profond. Un premier segment techniquement réussi, à la photographie léchée (même si on est loin du travail admirable de Johnnie To quand il s’agit de filmer Hong Kong la nuit), à la violence amusante, mais tellement creux…



La deuxième histoire est la plus ambitieuse du film, non pas en terme de scénario à proprement parler, mais en terme de structure narrative. Reprenant le concept déconcertant qui ouvre What Price Survival de Daniel Lee, le récit débute par un montage fiévreux, digne d’un Dead Or Alive, qui enchaîne les séquences chocs, les retours arrière et autres effets presque clippesques. On sent une volonté de ne pas laisser au spectateur la possibilité de créer ses repères. On pense également au surprenant Slipstream, réalisé et interprété par sir Anthony Hopkins. Mais contrairement au film de Daniel Lee, cet enchaînement présente les scènes à venir dans l’ordre chronologique. Un choix finalement peu judicieux. Après l’ivresse provoquée par cette introduction, le déroulement plus lent de l’histoire perd de son intérêt et le rythme s’en ressent. Pourquoi nous raconter en 15 minutes exactement la même chose que ce qui nous a marqués en 2 minutes ? Peut être parce que pour justifier la sortie en salle, il faut une durée minimale et qu’en l’état, le film atteint déjà à peine 1 heure 19. Cannibales ou zombies ? Difficile à dire, puisque le maquillage est minimaliste. Le doute persiste, néanmoins à cause de la réaction à la douleur. Malgré tout, la démarche et le regard vide des assaillants (forts peu nombreux au demeurant) instille le doute. L’isolement de l’héroïne est en tout cas très palpable, et l’une des bonnes idées de ce segment est de rester minimaliste en termes de dialogues, puisqu’il ne doit y avoir que 2 ou 3 paroles sur 20 minutes. Ici aussi on a droit à un peu d’adrénaline et à quelques scènes chocs, sans qu’on comprenne réellement leur intérêt d’ailleurs, comme ce passage où notre protagoniste semble se recoudre l’estomac… Lorsque le troisième segment démarre, on a le sentiment que cette histoire de zombies a fini avant même de commencer, dommage.



C’est Tommy Yuen, du groupe E-kids qui prend la relève pour une sombre histoire de tv-réalité. On y retrouve subrepticement quelques personnages de la première histoire, le temps passé dans des ascenseurs ou des escaliers correspond à au moins 1/3 de cette partie (plus le temps passé dans des couloirs), et le jeune Tommy a bien du mal à convaincre. Le montage est plus calme, mais on a tout de même droit à quelques images surréalistes, comme cette paire de jambes enchainées en surimpression. Ce segment reste le moins intéressant, que ce soit techniquement ou narrativement. Il clôt difficilement un film qui ressemble plus à une expérimentation du style Dead End Run de Sogo Ishii. Du style, mais peu de substance.

1 commentaire:

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