dimanche 10 octobre 2010

I Sell The Dead

Quiconque a suivi la série « Lost » ne peut que se réjouir de retrouver l’acteur Dominic Monaghan le temps d’un film. Cela dit, j’ai remarqué qu’en France, on avait du mal à retenir les noms des acteurs quand ils n’ont pas le statut de star. Donc on ne peut que se réjouir de retrouver le petit barbu à la tête de hobbit qui joue dans la série où ils sont perdus sur l’île et qui a la voix française de Nikki Larson. Quand Ron Perlman (le grand type à la tête bizarre qui jouait un diable avec un gros pétard) et des zombies s’ajoutent à l’équation, il n’y a plus à hésiter.


« I Sell The Dead » est une petite production britannique sans prétention. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il s’agit d’un produit bâclé. Le générique, composé d’illustrations morbides et d’inscriptions manuscrites à base de flots de sang et de squelettes est fortement connoté Angleterre victorienne. Cette recherche visuelle se retrouve dans le soin apporté aux décors et aux costumes. Cette reproduction de qualité assure une immersion immédiate. On sent que le budget est limité, le nombre de décors restant faible tout au long du film, mais l’équipe livre un travail remarquable et utiliser les moyens à sa disposition de façon très astucieuse.

Ainsi, c’est la narration qui donne du relief à une histoire qui ressemble plus à une succession de saynètes qu’à une intrigue suivant un véritable fil rouge. Cette forme déstructurée fait penser à la construction épisodique d’une série tv, ce qui n’est pas gênant, car on alterne ainsi avec les commentaires du héros dont on suit la vie. C’est en effet sous la forme d’une confession que s’articule l’intrigue. Dominic Monaghan, qui joue le pilleur de tombes Arthur Blake, attend d’être décapité en discutant avec un moine un rien agressif joué par Ron Perlman. L’alchimie entre les acteurs est évidente, instillant une dynamique très amusante entre leurs personnages.


L’ensemble des acteurs se livre à une prestation outrancière et drôle, où l’humour est le maître mot. Le duo principal fonctionne d’ailleurs parfaitement, ce qui était un élément indispensable à la réussite du film. Mais c’est surtout Dominic Monaghan qui remporte l’adhésion, en se montrant très à l’aise dans un rôle comique. Sans jamais trop en faire (même s’il lui arrive volontairement de grimacer) il parvient à donner vie à un personnage roublard mais sympathique.

Les aventures, ou plutôt les tribulations de son Arthur Blake ressemblent fort à une succession de contes, mais l’opposition entre le parcours de vie et les événements surnaturels donner une atmosphère surréaliste bienvenue. Il faut dire que nos deux compères vont faire des rencontres pour le moins insolites. Une grande majorité des scènes se déroule au milieu des tombes, le cadre se prêtant plus facilement à l’irruption du surnaturel. Et sans surprise, les morts refuseront de rester sous terre. Mais les vampires et autres zombis ne constituent pas l’essentiel du menu, et notre duo rencontrera des êtres dont la présence est encore plus inhabituelle. Ces situations donnent lieu à du comique de situation de type slapstick. Les acteurs sont d’ailleurs tout à fait dans le ton, livrant des prestations énergiques sans jamais tourner leur personnage en ridicule.


Et en effet, l’humour est largement privilégié. D’ailleurs, « I sell The Dead » fait davantage penser à un conte d’Halloween qu’à un vrai film d’horreur. L’hémoglobine n’est malgré tout pas absente, puisque les quelques zombies se font les dents dans un final haut en couleurs. On arrive d’ailleurs vite à cette conclusion malgré l’aspect décousu de l’intrigue. La bonne humeur de l’ensemble est communicative, grâce à l’énergie de l’équipe. La musique jour tout à fait son rôle de ce point de vue, en privilégiant notamment des mélodies irlandaises dans l’âme et dignes de figurer dans les fêtes de pub les plus folles. Techniquement, le film reste soigné du début à la fin, en évitant de multiplier les décors, mais en arrangeant ceux qu’on voit avec minutie. On notera aussi des effets de montage très sympathiques, comme cette scène de présentation de tueurs en série avec des portraits animés. Ainsi, le budget n’est jamais un frein, et l’ingéniosité de l’équipe fait de « I Sell The Dead » plus qu’un petit film comme on en trouve à la pelle.


Pas un pur film de zombies, mais une comédie horrifique enthousiasmante, à voir !

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