mercredi 24 mars 2010

Dead Rising - le centre commercial aux zombies

Voilà un jeu qui aura fait acheter une Xbox360 à beaucoup de monde. Exclusif à la console de Microsoft (même si un portage peu convaincant est sorti sur la Wii de nintendo 3 ans plus tard), « Dead Rising » est un jeu que tout fan de zombies se doit d’avoir. Le deuxième épisode, annoncé pour le 3 septembre 2010, sortira sur pc et playstation 3, personne n’aura donc plus d’excuse pour ne pas se jeter dessus.

Loin d’être un survival horror auquel il faut absolument jouer dans le noir, « Dead Rising » est un beat’em’all dans lequel le héros affronte des centaines et des centaines de morts vivants. Se déroulant entièrement dans un mall, ces centres commerciaux américains totalement démesurés, le jeu doit certainement beaucoup au « Dawn of The Dead » de Romero (qu'un chroniqueur français de ce jeu traite de "navet" et de "série Z", des termes qui ont dû faire rire toute personne ayant vu le film en question), dont l’essentiel de l’histoire se déroulait dans un de ces supermarchés. Mais là où le film mettait en exergue l’individualisme de l’être humain et son incapacité à s’entendre avec son prochain, « Dead Rising » est un pur divertissement de série B.


Frank West, journaliste, se rend dans la ville de Willamette pour couvrir un reportage. Les gens se comportent violemment, on pense d’abord à une émeute. Se faisant déposer sur le toit du mall, il demande au pilote de l’hélicoptère qui l’a amené de venir le chercher dans trois jours. Un détail qui n’est pas anodin, puisque le jeu est soumis à un simili temps réel. La partie ne dure pas réellement 72 heures, mais les événements de l’intrigue doivent être joués à un rythme particulier. Si le héros ne parvient pas à remplir une mission avant une heure précise, il n’a plus la possibilité de suivre l’intrigue et est condamné à errer dans le centre commercial comme une âme en peine. Suivre l’intrigue permet de débloquer un quatrième jour qui conduit à la vraie fin du jeu.

Il y a en effet plusieurs façons de terminer le récit, en fonction de nos choix, du nombre de personnes sauvées… les possibilités ne manquent pas, et « Dead Rising » combine presque plusieurs jeux en un. Outre l’intrigue principal, on peut se contenter de massacrer les zombies, et il y a de quoi faire. Chaque écran comporte des centaines de créatures, sans qu’on constate aucun ralentissement. Tout ou presque peut être utilisé comme arme : banc, rouge à lèvre géant, poêle à frire, katana, pommeau de douche, mannequin, boomerang, tondeuse à gazon (qui n’a jamais rêvé de faire comme dans Braindead ?)… le lieu où se déroule l’action est réellement mis en valeur par cette profusion d’armes. Le genre du bac à sable a trouvé un fier représentant.


Composé de quatre grandes zones, d’un jardin central et d’un sous sol tortueux, le centre commercial s’explore avec plaisir et multiplie les interactions. Mais si les zombies, lents mais en surnombre, sont dangereux, les humains le sont encore plus, comme chez Romero. On croisera en effet des psychopathes, visiteurs du mall ayant perdu la tête face à l’explosion de violence créée par les zombies. Chacun a son histoire, sa personnalité, son arme, et chaque rencontre est d’un grand guignol aussi assumé qu’efficace. Ces affrontements ne sont pas toujours faciles, et sont même un peu frustrants en début de jeu.

En effet, il ne faut pas attaquer « Dead Rising » en espérant s’amuser immédiatement. Frank West a deux mains gauches lorsqu’il se lance dans l’aventure, et il faudra patiemment augmenter son niveau d’expérience pour apprendre de nouvelles techniques de combat et voir sa barre d’énergie augmenter. Cet apprentissage permet de se familiariser avec les lieux et les personnages pour ensuite aborder le jeu plus sereinement et profiter pleinement de son côté fun. Le taux de rejouabilité est d’ailleurs énorme, ne serait-ce que pour connaître les différentes fins ou pour obtenir les succès proposés.


Bien plus construit qu’il le laissait présager, drôle, violent, inventif, « Dead Rising » est un jeu qui en donnera largement pour leur argent à ses détenteurs.

lundi 22 mars 2010

Alone In the dark - inferno

Si c’est au cinéma qu’on compte certainement le plus d’œuvres mettant en scène des zombies, le jeu vidéo n’est pas en reste, avec en tête la saga de Capcom, « Resident Evil ». Mais si Chris Redfield et Jill Valentine ont rendu le shoot de morts vivants populaire, le genre du survival horror a été popularisé par le détective Edward Carnby, détective spécialisé dans les cas occultes, et créé par le français Frederic Raynal (à qui l’on doit notamment « Little Big Adventure »).

« Alone In The Dark » est une trilogie se déroulant au début du 20 ème siècle. Les années 2000 ont vu le mythe être dépoussiéré avec l’opus « A New Nightmare », dans lequel Edward Carnby évoluait de nos jours dans un manoir infesté de zombies. Le jeu bénéficiait d’un travail sur la lumière mis en valeur avec l’utilisation de lampes torches pour repousser certains ennemis, mais, tout en restant prenant, n’était qu’un ersatz de « Resident Evil ».


L’arrivée de la saga sur les consoles nouvelle génération (même si une version différente de cet épisode est également sorti sur playstation 2) va donner lieu à une aventure très différente. Editée par Atari, cette nouvelle aventure du détective se déroule également de nos jours. Et si elle s’inscrit comme une véritable suite de la trilogie d’origine (par une astuce scénaristique que je ne dévoilerai pas), elle fait l’impasse sur le précédent épisode, comme s’il n’avait jamais existé. Même s’il ne s’agit pas tout à fait d’un jeu de zombies, il mérite sa place ici comme vous allez le voir.

L’un des aspects originaux du jeu est son traitement épisodique, sous forme de série tv. Découpé en plusieurs épisodes, eux-mêmes composé de plusieurs chapitres, l’histoire peut être jouée selon le choix du joueur. Seul le dernier épisode ne peut être immédiatement lancé. Ce choix reflète la volonté de s’adapter à un nouveau public, qu’une difficulté trop élevée à tendance à rebuter. Ainsi le joueur agacé peut sauter un chapitre au lieu de persévérer jusqu’à réussir.

Au-delà de cette tricherie consentie par les développeurs, cette construction assure un vrai rythme à la narration, fluide et intense. Chaque reprise de jeu conduit à un rappel des événements, sorte de bande annonce des scènes cinématiques précédentes, afin de ne pas perdre le fil de l’intrigue. Cet ajout plaisant fera également partie de la recette « Alan Wake » dernier jeu en date de l’équipe Remedy (à qui on doit les 2 premiers « Max Payne ») qui sortira le 21 Mai.

De même, il y a une réelle volonté de livrer une aventure complète, en variant les phases de jeu, passant du Beat’em’all au shoot à la première personne en passant par la plate forme, avec des phases d’escalade le long de parois vertigineuses, ou de conduites dans un New York sous le coup d’un tremblement de terre. La variété est au rendez vous, et l’ennui semble absent, d’autant que l’histoire se suit avec intérêt et qu’on a très envie de résoudre les mystères.


Malheureusement, la jouabilité très rigide a rebuté plus d’un joueur et provoqué l’ire de la critique. Utiliser le stick directionnel droit pour contrôler les coups du personnage est un parti pris intéressant, mais risque de ne contrôler ses déplacements qu’avec le stick gauche créé la désagréable sensation de contrôler un tracteur. Bien sûr, on s’habitue à ce personnage balourd, mais la comparaison avec d’autres titres ne plaide pas en la faveur du jeu.

Autre défaut, alors que le récit était fluide, et le rythme trépidant, le dernier épisode impose une visite approfondie d’un Central Park en ruines. Si ce passage est plutôt sympathique dans un premier temps, il casse totalement la narration et nuit à l’intérêt. Alors qu’il était jusque-là difficile de lâcher la manette, il devient moins agréable de la prendre en main pour terminer ce chapitre.

C’est bien dommage, car la conclusion sans concession est à la hauteur. Abrupte et sèche, elle laisse un goût amer aussi voulu que bienvenu, même si beaucoup de joueurs ont été déçus de ne pas voir leur happy end arriver.

Basé sur une histoire simple, le scénario est ponctué de coups de théâtre réussis. La dramatisation est convaincante, et le récit est plus complexe qu’on pourrait le croire. Mais la grande qualité de cet épisode est de nous permettre de nous attacher aux personnages. On se sent investi et on a envie de conduire ce héros à la victoire.


Le choix de l’adversaire ultime donne un côté des plus épiques à l’aventure. Les ennemis ne sont pas tout à fait des zombies au sens où on l’entend aujourd’hui, puisqu’il s’agit d’être humains possédés par le diable. A ce titre, tout comme pour les films « Démons » et « Démons 2 », on peut s’interroger sur leur nature de démons, ou de zombies. Si l’on remonte aux origines du terme zombie, qui remonte au film « White Zombie », tourné en 1931 et mettant en vedette Bela Lugosi, le zombie est un être possédé par la magie vaudou. Il n’est pas forcément mort. C’est avec le film « night of the living dead », tourné en 1968 par George A Romero que le zombie deviendra officiellement un mort vivant, sans qu’on connaisse nécessairement la cause de son état. Mais le mélange d’emprise démoniaque et de zombies a déjà été vu à plusieurs reprises, comme dans « City Of The Living Dead » de Lucio Fulci, et plus récemment dans « Rec 2 ».

En somme, les adversaires de ce « Alone In The Dark » sont morts et possédés, ce qui fait d’eux des morts vivants. On peut donc estimer qu’Edward Carnby affronte des zombies. Les combats sont d’ailleurs plutôt intéressants, même s’ils peuvent s’avérer fastidieux voire frustrants. Le héros peut prendre en main la plupart des objets, chaise, extincteur, épée, plot…. Le joueur n’a alors plus qu’à déplacer le stick directionnel droit pour diriger le mouvement de son arme. Cette jouabilité avait déjà été exploitée sur l’ancienne génération de console par le jeu « Le parrain », et même si elle n’est pas toujours précise, elle reste bien trouvée. Mais donner des coups à nos zombies démoniaques ne suffit pas à se débarrasser d’eux, et seule l’élimination par le feu en viendra à bout.


Il faut donc se munir d’un bâton enflammé, d’un briquet associé à un spray, ou même jeter les corps dans un brasier pour s’assurer de ne plus être harcelé. Cette idée est intéressante, et amusante même lorsqu’on est face à un ou deux adversaires. Mais lorsqu’ils sont plus nombreux, la tâche devient bien plus difficile. Cet aspect peut rapidement devenir agaçant, même si concrètement il ajoute une angoisse tout à fait de rigueur dans un tel jeu.

En fin de compte, « Alone In The Dark » est plus un grand jeu d’aventure épique à tendance horrifique qu’un véritable survival horror. Souffrant de quelques tares, il n’en reste pas moins original, intense et bien construit.

jeudi 18 mars 2010

Watchmen le film


Pour critiquer "watchmen", plusieurs données sont à prendre en compte : les qualités du film en lui-même, celles du matériel d'origine, et les conditions d'adaptation de l'œuvre

Alan Moore est un des auteurs les plus réputés de l'univers du comics, et pas seulement pour son talent, mais aussi ses différends avec les studios de production qui ont acheté les droits pour adapter ses créations. On se souvient des conflits violents lors de la sortie de "from hell" ou de "la ligue des gentlemen extraordinaires", suite auxquels il a déclaré avoir été traité par les tribunaux "avec moins d'égards qu'un pédophile qui aurait violé un car entier d'écoliers".

De fait, "Watchmen" a toujours été réputé comme son œuvre la plus inadaptable. Il est vrai que le roman graphique est d'une densité incroyable, mélangeant intrigues, sous intrigues, métaphores au travers d'un récit de pirates lu par un personnage secondaire.... La richesse de l'œuvre est telle que des réalisateurs comme terry gilliam, longtemps envisagé pour se lancer, ont jugé que seule une mini-série pouvait rendre hommage à l'œuvre de Moore.

Dès la première scène, un constat confirme l'impression laissée par les extraits diffusés sur le net: vendu comme un blockbuster, un film de super héros lambda, "watchmen" reste à l'image du RG un film sans concessions. Si les scènes d'actions, aussi peu nombreuses que dans la bd, sont rallongées et un peu plus chorégraphiées, elles sont surtout d'une violence incroyable. Le premier affrontement est à ce titre d'une brutalité incroyable, renforcée par des bruitages explosifs et efficaces, et des gerbes de sang bien loin de ce qu'on a pu voir dans "300". A tel point qu'on imagine mal comment le film a pu échapper à une interdiction. Chaque scène de violence est montrée de la façon la plus crue possible.

Ce parti-pris est tout à fait dans l'esprit de l'œuvre originale, minimaliste dans sa présentation des scènes d'action, mais don une grande fureur se dégageait. A mi chemin entre les chorégraphies hong kongaises, avec beaucoup de parades et une chorégraphie élaborée, et un style combat de rue vraiment sauvage, à base de coups de poings en plein visage et de destruction de membres, ils constituent une excellente surprise. On constate une évolution incroyable dans la mise en scène de Snyder. Fini les incessants ralentis et les gros plans pour rajouter de l'impact. Ici, presque chaque plan est un plan large, peu de ralentis, et un montage aussi précis qu'efficace. Difficile d'imaginer mieux à ce niveau, surtout avec des bruitages si perturbants.



Le travail sur le son ne s'illustre pas que dans les bruitages. La bande son de Tyler Bates accompagne l'ensemble discrètement, mais de bien belles façons. Mais surtout, le choix de plusieurs chansons cultes des années 70, comme le "all along the watchtower" version Jimi Hendrix, est aussi efficace que dans l’esprit de l'œuvre de Moore, qui commençait son récit en citant Bob Dylan. Une chanson qu'on a le plaisir de retrouver dans l'excellent générique. Un travail admirable a été fait dans cette séquence, absente de la bd qui retrace de façon efficace et avec beaucoup de style l'ambiance "minute men".

L'ambiance est d'ailleurs un des gros points forts. Sans verser dans l'adaptation bête et méchante, sans faire de la bd un simple storyboard, le film restitue parfaitement ce qu'on ressent à la première lecture. La trame principale est reconstituée avec bonheur, plusieurs détails importants sont conservés... car ce qui fait la richesse de l'œuvre de Moore, ce son tous ces eptits détails qui rendent l'ensemble si crédible et si humain. La caractérisation des personnages, excellente, reste l'un des points forts du film. Une qualité qui doit également beaucoup aux acteurs. Physiquement très proches de leurs personnages, ils excellent tous à leur donner vie par un jeu vrai et vivant. On retiendra en particulier Jackie Earl Haley, que je ne connaissais, mais qui ne se contente pas de jouer. Il est Rorschach, tant physiquement que dans son attitude. Patrick wilson est également mémorable dans le rôle du hibou.



Le film prend donc le temps de s'appesantir sur ses personnages, comme le roman graphique, ce qui apporte une profondeur qui donne beaucoup plus d'impact à leurs tribulations. On regrettera que Snyder ait été obligé de supprimer le destin d'hollis mason (présent dans la bande annonce japonaise). La scène retraçant les origines de ROrschach est par contre d'une puissance émotionnelle inouïe, laissant une crampe d'estomac aussi violente que celle ressentie dans la bd. Incontestablement l'une des meilleures scènes du film.

Une polémique qui a frappé le film avant même sa sortie concerne les changements dans le scénario. On pourra pester contre la révélation des origines du spectre, mais cela n'est qu'un détail, qui reste totalement cohérent et dans l'esprit de l'histoire d'origine. Qu'en est-il alors du GRAND changement dans la révélation finale? Et bien finalement, cela ne change pas grand chose non plus, puisque l'idée et la démarche restent identiques. Les scénaristes ont respecté l'esprit de l'œuvre, ont compris ce qui la rendait si unique, et l'ont adapté avec intelligence.



"Watchmen" le film est donc une excellente adaptation, qui fait honneur au matériel d'origine. Pourtant l'impact n'est pas aussi puissant. La violence omniprésente dans le film, est aseptisée dans LA scène qui doit marquer, qui doit nous faire comprendre que la résolution est d'une barbarie inimaginable. Or on ne le ressent pas ici. "Watchmen" n'est en tout cas pas un blockbuster de plus, mais un film excellent, qui tente sincèrement d'adapter le plus fidèlement possible le travail de Moore, en qui en l'état, atteint son objectif brillamment.

lundi 15 mars 2010

Poultrygeist : night of the chicken dead

Avant de chroniquer de film, une presentation s’impose. La société Troma a été crée dans les années 70 par Lloyd Kauffman et son ami Michael Herz. Comme l’annonce fièrement le logo de la firme présent avant le générique de chaque films 30 ans de troma, c’est assez spectaculaire, surtout pour une petite boite indépendante qui refuse tout compromis.


La recette est simple : de l’humour (graveleux de préférence) du gore, et souvent du sexe grand guignol. Certaines œuvres de la firme possède un statut de film culte, comme « Toxic Avenger », dont le héros, toxie, un neuneu transformé en créature surhumaine par des déchets toxiques, est un peu la mascotte de la firme. Profondément satiriques, les meilleurs films de Troma portent un regard incisif (et souvent peu subtil) sur la société américaine.

Tourné avec des acteurs qui bien souvent ne sont même pas payés, les œuvres Tromaiennes ne prétendent pas concourir aux oscars, mais juste à divertir à tout prix. C’est le marché du dvd qui a permis au studio de survivre aux années 90, l’import en particulier, puisque les européens en sont fans.


Rentrons maintenant dans le vif du sujet. « Poultrygeist », dont le jeu de mot n’aura échappé à personne, est réalisé par Lloyd Kauffman en personne, qui écrit également le scénario et s’octroie un rôle relativement important, dans lequel il se montre hilarant. L’histoire tourne autour du jeune Arbie, lycéen relativement stupide, qui tente de reconquérir le cœur de sa petite amie devenue lesbienne en se faisant embaucher dans le nouveau fast food contre lequel elle manifeste. Mais l’établissement a été construit sur un ancien cimetière indien, et les esprits mécontents vont se manifester sous la forme de zombies poulets…

Un scénario qui reprend les clichés du genre en les poussant à leur paroxysme. Rarement le terme de grand guignol aura aussi bien défini un film. Tout est mis en œuvre pour provoquer le rire. Les effets spéciaux en plastiques sont hilarants, les scènes gores sont réussies, les dialogues plutôt bien écrits pour une telle production, et le jeu outré des acteurs est tout simplement incroyable. Souvent, le côté amateur peut repousser, mais « Poultrygeist » est fait avec tant d’énergie et de conviction que la bonne humeur est communicative.



L’une des grandes surprises du film, et certainement l’une de ses plus grandes qualités, est son format de comédie musicale. Les chorégraphies un peu pataudes, les voix qui ne sonnent pas justes, tout ces éléments apportent un aspect sympathique indéniable. Les mélodies sont entraînantes, les paroles politiquement incorrectes, irrévérencieuses, et franchement bien trouvées.

Bien sûr, l’humour ne vole pas bien haut, la finesse n’est pas au rendez vous, et quelques passages ont de quoi dégoûter, mais l’ensemble transpire la sincérité, et le rythme ne faiblit jamais. A tel point que la première heure, durant laquelle on ne voit aucun zombie poulet, ne provoque jamais l’ennui, ce qui est rare dans ce genre de petite production.

Les personnages complètement fous sont parfaitement interprétés par des acteurs qui ont une pêche d’enfer, à commencer par Arbie, binoclard inoubliable, campé par un Jason Yachanin très prometteur, et dans sa version future, par un Lloyd Kauffman désopilant. Le duo de danse des deux acteurs justifie à lui seul de voir le film, et résumé parfaitement l’esprit de l’œuvre, critiquant férocement les fast foods et leur politique d’exploitation des travailleurs, mais aussi les rêves naïfs d’une jeunesse à qui on ment.



Les autres chansons sont tout aussi réussies, en particulier « slow fast food love », thème d’amour de nos héros, mélancolique, romantique, et drôle. La relation des deux jeunes gens est d’ailleurs amusante, on s’attache rapidement à eux, et on espère assister à une issue positive. La galerie de personnages qui nous est présentée est dans l’ensemble plutôt inquiétante, du directeur de fast food ancien général du Ku Klux Klan, au cuisinier mexicain qui assaisonne les plats à sa sauce, en passant par une travailleuse qui porte le voile et que tout le monde prend pour une terroriste… Les acteurs s’en donnent à cœur joie pour notre plus grand plaisir !

Lorsque les zombies arrivent, L’atmosphère bon enfant (mais graveleuse, un paradoxe qui fonctionne !) ne disparaît pas du tout, le massacre se fait dans la joie et la bonne humeur. Une grande partie du budget a certainement été réservée pour le repas des zombies poulets qui vont dévorer, écarteler et éviscérer de l’humain pendant 5 bonnes minutes. Les amateurs de gore y trouveront leur compte, et les fans de zombies auront le plaisir de voir une approche originale du sujet. Enfin le film nous offre en conclusion un remake du clip de « thriller », dans lequel nos fameux poulets vont refaire Michael sur la chanson thème du film.



« Poultrygeist » est un film de cœur, hilarant de bout en bout, souvent dégoûtant, parfois écoeurant, mais d’une sincérité à toute épreuve, bourré d’humour et n’ennuyant jamais, jusqu’à une massacre de zombies du plus bel effet. Merci à Tanuki pour la découverte ;-)

dimanche 14 mars 2010

Die You Zombie Bastards

En 2005, Caleb Emerson, qui s'est illustré dans des productions Troma (il joue Carl Jr dans le cultissime "Poultrygeist, night of the chicken dead"), petit studio indépendant totalement fou, présidé par Lloyd Kauffman, et privilégiant l'exploitation à tout prix, se lance dans la réalisation de son deuxième film, "Die You Zombie Bastards".

Dès les premières images, on sait à quoi s'attendre: un film barré au possible, au budget dérisoire, et qui joue de son manque de moyens par son 36ème degré marqué. Tourné en campagne, utilisant des maquettes pour représenter ses décors, tout fleure bon la série Z, la vraie, celle qui pique les yeux. On se demande alors comment un tel concept va tenir sur 1h39 (les séries Z les plus longues n'étant pas les meilleures).



L'histoire a-t-elle un potentiel suffisant? Le baron nefarious et son ZOMBOTRON destiné à faire de la race humaine une armée de zombies auront-ils suffisamment d'atouts pour retenir notre attention? En vérité, l'un des atouts majeurs du film réside dans le couple principal. Notre protagoniste (le terme de héros ne le définissant pas très bien), Red, est un serial killer cannibale, qui partage les morceaux de ses victimes lors de picnics avec son épouse. Lors d'un passage dans une émission tv, cette dernière va attirer l'attention du baron nefarious qui va envoyer ses zombies la kidnapper. Red va devoir enfiler son costume de super héros, dont la cape est faite de peau humaine, pour sauver celle qu'il aime, et l'humanité toute entière.

Il est important de savoir qu'en plus d'être un cannibale, Red est une sorte de redneck à moitié attardé (comme tous les rednecks finalement), joué comme un enfant de 4 ans sous acide dans un corps d'adulte. Bien sûr, le film est à voir en VO pour profiter des intonations si particulières des acteurs. "Die You sombie bastards" ressemble à une compétition du personnage le plus stupide, et au comportement le plus incohérent. Les bavardages prennent le pas sur l'action, et le rythme n'est pas trépidant.

Les affrontements privilégient l'humour, la chorégraphie est très mauvaise, les poings s'arrêtent 20 cm avant d'atteindre les acteurs, on est vraiment dans le grand guignol, à l'image du film. Cet aspect tout à fait assumé est plutôt réjouissant, mais on n'évite pas les longueurs, et le délire reste globalement un peu trop au ras des paquerettes pour convaincre.



On s'étonnera du manque d'hémoglobine, les productions troma ayant tendance à ne pas être avares en liquide rouge. De ce point de vue, on s'amusera de constater que ce sont nos deux cannibales qui répandront le plus de sang, alors que les zombies ne se montreront jamais vraiment menaçants.

La quête de Red sera sans grand sens, mais la patience du spectateur est récompénsée dans un final haut en couleur bien plus amusant que ce à quoi on a assisté jusque-là. Le super héros affrontera les zombies du baron, avant que des ninjas et des robots ne s'en mêlent. N'oublions pas le cultissime "fantastico boy", sorte de Robin tourné en ridicule. Toujours pas de véritable combat, mais un grand n'importe quoi énergique et amusant, qui permet de finir sur une note plutôt positive. La conclusion qui explique le destin des personnages est aussi folle que le reste.

Malgré quelques longueurs et un humour qui tombe souvent à plat, "Die You Zombie Bastards" possède quelques atouts, comme ses protagonistes tous plus fous les uns que les autres et un final au LSD. Bien sûr, il y a bien mieux à découvrir pour commencer son éducation au film de Zombies, mais les fans qui mangent du mort vivant au goûter trouveront un intérêt.

vendredi 12 mars 2010

des histoires un peu différentes et un changement de titre.



Pas vraiment un changement d'ailleus, mais plutôt un ajout. L'une des mes autres grandes passions et le zombie. Ou plutôt les zombies, car c'est lorsqu'ils sont en surnombre que je les préfère. Possédant quelques bds et jeux vidéos, ainsi qu'une collection qui commence à être appréciable de films (environ 70, en comptant les films d'infectés qui ne sont pas tout à fait des zombies), je ressens à présent le besoin de rédiger des chroniques en lien avec nos morts vivants.




Dorénavant, ce blog s'appelle donc Histoires de comics et de zombies. Première chronique à venir... prochainement!