Comme son nom l’indique, Origins se déroule avant les tribulations d’Harry Mason, héros du premier jeu. C’est la société anglaise Climax qui s’occupe de la conception (tout comme celle de « Silent Hill Shattered Memories »). On dit souvent que la première impression est la plus importante. Comme les autres opus, Origins happe le joueur dans son ambiance si particulière dès les premières scènes.
On retrouve rapidement quelques lieux connus, notamment l’hôpital. C’est un plaisir, mais on a aussi une impression de déjà vu qui hantera l’ensemble de l’expérience de jeu. On a la sensation que par souci de fidélité aux opus précédents, l’équipe a eu des difficultés à s’éloigner de ce qui avait déjà été fait, et pas seulement au niveau des lieux. Le personnage du boucher, qui déambulera fiévreusement à plusieurs reprises dans des scènes mémorables, rappelle fortement le pyramid head qui pourchassait James Sunderland dans le 2ème épisode. Même visuellement, Origins ne se distingue pas de ce qui a déjà été fait.
Tout n’est pas emprunté par contre. Pour commencer, Travis possède des poches qui doivent servir de portail sur une dimension parallèle. Comment expliquer en effet, qu’il parvienne à y introduire des télévisions, des bouteilles de plusieurs litres, et d’autres objets encombrants, sans que le poids ne le ralentisse ? On collecte des boissons de santé et objets rituels, mais aussi des objets du quotidien faisant office d’armes. Le système de combat est ainsi plus développé que dans les jeux précédents. Travis n’est pas un piquet, les commandes répondent immédiatement, et on peut même se battre à mains nues, fait unique dans la saga. Sans être aussi fluide que celle de « Silent Hill Homecoming », la jouabilité est donc bien meilleure qu’auparavant. Le système de caméras fixes est également mieux exploité, car l’action est presque toujours lisible. Bien sûr, on a toujours droit à certains passages où la caméra est face à nous, pour que les ennemis puissent nous surprendre, mais une fois qu’on les affronte, on les voit clairement, ce qui n’était pas toujours le cas dans les autres jeux.
Non ce n'est pas Pyramid Head |
L’autre apport inédit est lié à la dimension parallèle de Silent Hill. Alors qu’elle nous est imposée dans les autres jeux (exception faite de « Silent Hill 4 : The Room », mais il s’agit d’un cas différent), ici c’est au joueur d’ouvrir la brèche en utilisant des miroirs spéciaux. Bien sûr, le voyage est inévitable pour progresser dans les bâtiments et faire avancer l’intrigue (qui partage des points communs non négligeables avec celle d’un autre épisode dont je ne dévoilerai pas le numéro), ce parti-pris peut se justifier et approfondit l’idée de libre arbitre (dans une certaine mesure). La dimension parallèle est un peu décevante, car son aspect décadent n’est pas pleinement exploité. Bien sûr, la rouille propre à « l’autre » Silent Hill tapisse les couloirs, mais globalement, on a plus l’impression de visiter les mêmes lieux dans des teintes plus sépia que d’être envoyé dans une version infernale d’endroits connus.
L’angoisse est malgré tout présente, pour peu qu’on joue dans des conditions adaptées, dans l’obscurité et casque sur les oreilles. L’effet de surprise est parfois amoindri par les grésillements de radio qui préviennent de la proximité de monstres, mais il n’est pas rare de voir une créature se jeter sur nous en ouvrant une porte, ce qui n’est jamais rassurant. L’ambiance sonore, excellente, contribue une fois encore grandement à élever le niveau de stress. Entre les notes de musique mélancoliques, les bruits de métal qu’on cogne, les grincements divers et les grognements, nos oreilles et nos nerfs sont mis à rude épreuve. Mais au-delà de l’ambiance très (trop) fidèle à celle des autres opus, c’est l’intrigue qui donne tout son sens à ce « Silent Hill Origins ». On se situe davantage dans un voyage psychologique (et émotionnel) proche de celui de « Silent Hill 2 » que dans le mysticisme et l’occulte des épisodes 1 et 3. Il y a bien quelques références à l’ordre, et on croise plusieurs figures connues, mais elles sont là pour situer la chronologie plus que pour imprégner l’histoire d’éléments religieux prégnants.
La quête de Travis devient rapidement une enquête, pour comprendre ce qui l’amène à Silent Hill, puis pour comprendre qui il est. Tout comme dans le 3ème opus, il n’y a que deux fins différentes (plus une fin bonus), mais elles sont plus distinctes et apportent chacune un éclairage plus cohérent que celui du 3ème épisode (qui reste excellent), et la deuxième fin est aussi marquante que perturbante. Globalement, « Silent Hill Origins » est une bonne surprise. On prend plaisir à suivre les péripéties de Travis, et on a envie de découvrir avec lui les secrets que lui soumet la ville. Le voyage est un peu trop réminescent des autres épisodes, mais le traitement est fidèle, et l’ambiance excellente.
Si tu connais pas, essaye le début de "Sanitarium", un vieux jeux PC. Bon scénar :)
RépondreSupprimerSilent Hill je ne connais que le 1...
Je voue un vrai culte à sanitarium! Rien que l'histoire de sa sortie avec les foudres de famille de france justifiait qu'on y joue! Je l'ai fini plusieurs fois, pour son ambiance malsaine très bien installée et son scénario brillant (même si j'ai regretté le happy end final). C'était d'une maturité avant gardiste pour un jeu vidéo!
RépondreSupprimerPour les silent hill, il ne me manque qu'à critiquer le 2, les autres sont tous chroniqués sur le blog si tu veux te faire un avis ;-)