L’intrigue se déroule presque exclusivement dans le camp de caravanes du titre, occupé par des individus qui auraient tout à fait leur place dans la galerie des monstres d’un cirque. Mais avant d’être des freaks, des bêtes de foire, les habitants sont des rednecks (l’équivalent américain du plouc ou du péquenaud). Le redneck, ignorant et violent, est un agresseur souvent employé : « deliverance », « Day Of The Woman » (aussi connu sous le titre « I Spit On Your Grave », dont le remake est d’ailleurs en préparation) ou « Texas Chainsaw Massacre » pour ne citer qu’eux, on fait de l’habitant de la campagne profonde un être abject, prompte à tirer avant de parler, à violer et à torturer… une figure menaçante car elle existe, qu’on peut la croiser pendant les vacances hors de la ville, et que son style de vie ne correspond plus à la norme actuelle d’un pays réputé pour la richesse de ses zones les plus urbaines.
On constate que l’équipe veut sincèrement offrir un spectacle de qualités aux spectateurs, et le massacre qui clôt les 10 premières minutes d’introduction, malgré son aspect un peu soft (l’hémoglobine ne jaillit pas encore de toutes parts) remporte l’adhésion.
En quelques minutes, le cadre est planté, l’ambiance installée, et l’incursion du surnaturel (du diabolique ??) achève d’assurer que la mort sera joyeusement de la partie. Les événements s’enchainent tellement bien lors de ces premières minutes qu’ils auraient pu faire un très bon épisode des « Contes De La Crypte ». Lorsqu’on a le loisir de contempler les cadavres, on constate que les maquillages sont vraiment réussis. Puis un bang va permettre à l’intrigue de vraiment démarrer. Les futures victimes sont rapidement présentées avant d’être envoyées en enfer. Jeunes à problèmes emmenés sur le chemin de la rédemption par un pasteur, les protagonistes sont des caricatures, mais on ne leur en demande pas davantage et c’est avec plaisir qu’on attend de les voir se faire massacrer.
Leur confrontation à l’horreur n’est pas directe, mais la scène du flashback qui leur est contée suffit à sceller leur sort dans cet univers glauque. L’ambiance n’est malgré tout pas totalement malsaine, grâce à un second degré bienvenu qui évite de verser dans le slasher pour adolescents trop sérieux. La première heure est un peu avare en morts (si on oublie l’introduction) mais se suit sans ennui. Le dernier tiers est par contre bien plus généreux. C’est arrachage de tête à mains nues qui ouvre élégamment le bal dans un geyser de sang. Les mises à mort vont alors se montrer inventives, nos rednecks freaks zombies étant exploités en fonction de leurs spécificités. La diversité est au rendez-vous, et le massacre va s’étendre ingénieusement sur 20 minutes, instaurant du suspense sans jamais oublier l’humour.
Les agresseurs sont à présent des morts vivants, à la peau décharnée, voire moisie, aux os apparents, et au physique de zombies (ce qu’ils sont). Mais ils ont toujours les capacités de réflexion et de parole, ce qui permettra des échanges savoureux. Ce choix scénaristique permet justement l’inventivité des attaques, qui dépassent le cadre de la simple attaque de dents. Entre un rocker, une obèse affamée et de démoniaques pervers, nos monstres ont de quoi réjouir les fans. N’oublions pas une séance de massage asiatique destinée à rester dans les annales….
Lorsqu’arrive le générique de fin, on a la sensation d’avoir assisté à un spectacle grand guignol de qualité, hautement divertissant, où les zombies n’ont pas nécessairement toutes les caractéristiques classiques des morts vivants, sans que le plaisir soit trop diminué.
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