mercredi 20 octobre 2010

Trailer Park Of Terror

Voilà un de ces films où les victimes servent réellement de chair à canon et où les antagonistes sont plus intéressants. On a un peu l’impression de voir un mélange de « House of 1000 Corpses » et sa suite « Devil’s Reject » de Rob Zombie. « Trailer Park Of Terror » partage avec ces deux films une parenté évidente avec le « 1000 maniacs » de Herschell Gordon Lewis (le pape du gore) qui est d’ailleurs directement cité dans la scène d’ouverture. Un héritage qui ne garantit pas une nomination aux oscars mais qui assure un divertissement aussi décalé que coloré (de rouge…), dans la plus pure tradition du grand guignol dont est issu le gore. Il s'agit également de l'adaptation d'un comic du même nom.





L’intrigue se déroule presque exclusivement dans le camp de caravanes du titre, occupé par des individus qui auraient tout à fait leur place dans la galerie des monstres d’un cirque. Mais avant d’être des freaks, des bêtes de foire, les habitants sont des rednecks (l’équivalent américain du plouc ou du péquenaud). Le redneck, ignorant et violent, est un agresseur souvent employé : « deliverance », « Day Of The Woman » (aussi connu sous le titre « I Spit On Your Grave », dont le remake est d’ailleurs en préparation) ou « Texas Chainsaw Massacre » pour ne citer qu’eux, on fait de l’habitant de la campagne profonde un être abject, prompte à tirer avant de parler, à violer et à torturer… une figure menaçante car elle existe, qu’on peut la croiser pendant les vacances hors de la ville, et que son style de vie ne correspond plus à la norme actuelle d’un pays réputé pour la richesse de ses zones les plus urbaines.

L’introduction met largement en avant ce côté plouc, et la notion de consanguinité est également abordée. C’est Norma, une jeune femme vivant sur place, qui nous permet de rencontrer les autochtones. Vilain petit canard rêvant de s’enfuir, elle sera confrontée une fois de trop à la violence, lorsque son charmant petit ami sera ‘accidentellement) transpercé par les piques d’un portail. Cette première mort est graphique et prouve que la violence ne se déroulera pas hors champ. Ce parti-pris, associé à une maîtrise technique évidente font de « Trailer Park Of Terror » un film réjouissant plutôt que l’une de ces innombrables séries Z que l’amateur de gore et de zombies est inévitablement amené à rencontrer. La photographie est esthétique sans être excessivement léchée, la caméra est mobile (on notera d’ailleurs l’emploi d’une grue, et les travellings sont très réussis) et le montage ne perd jamais le spectateur. Visuellement, le film est une réussite et offre une profusion d’effets gores aussi jouissifs que convaincants.



On constate que l’équipe veut sincèrement offrir un spectacle de qualités aux spectateurs, et le massacre qui clôt les 10 premières minutes d’introduction, malgré son aspect un peu soft (l’hémoglobine ne jaillit pas encore de toutes parts) remporte l’adhésion.

En quelques minutes, le cadre est planté, l’ambiance installée, et l’incursion du surnaturel (du diabolique ??) achève d’assurer que la mort sera joyeusement de la partie. Les événements s’enchainent tellement bien lors de ces premières minutes qu’ils auraient pu faire un très bon épisode des « Contes De La Crypte ». Lorsqu’on a le loisir de contempler les cadavres, on constate que les maquillages sont vraiment réussis. Puis un bang va permettre à l’intrigue de vraiment démarrer. Les futures victimes sont rapidement présentées avant d’être envoyées en enfer. Jeunes à problèmes emmenés sur le chemin de la rédemption par un pasteur, les protagonistes sont des caricatures, mais on ne leur en demande pas davantage et c’est avec plaisir qu’on attend de les voir se faire massacrer.


                                     

Leur confrontation à l’horreur n’est pas directe, mais la scène du flashback qui leur est contée suffit à sceller leur sort dans cet univers glauque. L’ambiance n’est malgré tout pas totalement malsaine, grâce à un second degré bienvenu qui évite de verser dans le slasher pour adolescents trop sérieux. La première heure est un peu avare en morts (si on oublie l’introduction) mais se suit sans ennui. Le dernier tiers est par contre bien plus généreux. C’est arrachage de tête à mains nues qui ouvre élégamment le bal dans un geyser de sang. Les mises à mort vont alors se montrer inventives, nos rednecks freaks zombies étant exploités en fonction de leurs spécificités. La diversité est au rendez-vous, et le massacre va s’étendre ingénieusement sur 20 minutes, instaurant du suspense sans jamais oublier l’humour.


Les agresseurs sont à présent des morts vivants, à la peau décharnée, voire moisie, aux os apparents, et au physique de zombies (ce qu’ils sont). Mais ils ont toujours les capacités de réflexion et de parole, ce qui permettra des échanges savoureux. Ce choix scénaristique permet justement l’inventivité des attaques, qui dépassent le cadre de la simple attaque de dents. Entre un rocker, une obèse affamée et de démoniaques pervers, nos monstres ont de quoi réjouir les fans. N’oublions pas une séance de massage asiatique destinée à rester dans les annales….

                                           

Lorsqu’arrive le générique de fin, on a la sensation d’avoir assisté à un spectacle grand guignol de qualité, hautement divertissant, où les zombies n’ont pas nécessairement toutes les caractéristiques classiques des morts vivants, sans que le plaisir soit trop diminué.

Aussi sympathique que conseillé !

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