En discutant sur un forum spécialisé dans le cinéma de Hong Kong (http://www.hkcinemagic.com/ où vous pourrez lire certaines de mes critiques de films ;-), j’ai eu un échange à propos d’un film qui s’inscrit dans un univers super héroïque : « Heroic Trio ». Mon interlocuteur expliquait que pour lui, le mélange de genres propre au cinéma de Hong Kong (avec ruptures de ton brusques, des gags parfois gras en pleine scène dramatique) était une richesse qu’on ne retrouvait pas dans l’approche occidentale de l’art, et qui était donc absente des comics.
C’est un point de vue que je trouve intéressant, néanmoins je ne le ressens pas ainsi. J'ai plusieurs exemples qui me viennent à l'esprit, où l'humour se mélange au drame ou à la perversité la plus malsaine. Récemment, le titre "Batman and Robin" de Grant Morrison mélange les tons avec beaucoup d'audace. Le premier arc mettant en scène le Dr Pyg symbolise tout à fait ce parti pris, avec des personnages grotesques, qui réunissent certaines caractéristiques d'univers enfantins avec la violence la plus crade, pour une histoire aussi violente que pleine d'humour décalé. Cela dit, il est vrai que Morrison est un auteur iconoclaste.
Que dire de la chute de "The Killing Joke", où on nous montre un joker plus abjecte que jamais, avant de terminer sur une plaisanterie à la fois pertinente (parce que reflet de la relation des deux personnages), mais aussi très drôle?
Spiderman dans un autre genre est un personnage plus connu pour sa légèreté, mais certains arcs très sombres ne sont pas dénués d'humour, à des moments surprenants. Le run actuel, "Grim Hunt", est bourré de morts très malsaines et graphiques, mais n'omet pas des pointes d'humour qui pourraient presque sembler déplacées.
Je dois dire que tout en étant fervent admirateur du cinéma de Hong Kong, j'ai éprouvé au moins autant d'émotion, d'implication et d'intensité devant un grand nombre de comics. D'autant plus que les super-héros sont un peu les fondations de la mythologie moderne à mon sens, et quand cet aspect est exploité, on obtient des œuvres d'une richesse hallucinante. Même si tous les volumes ne sont pas d'égale qualité, la trilogie:
Earth-X/Universe-X/Paradise-x est pour moi l'exemple le plus frappant. Les auteurs ont su se saisir de l'intégralité des éléments qui constituent l'univers Marvel pour construire un ensemble cohérent, avec beaucoup de second degré pour contre-balancer le sérieux de l'ensemble (le mystérieux Daredevil est notamment une grande source de rires).
En parlant de Marvel, un autre exemple me vient. L'univers 2099, Spiderman 2099 en particulier. En seulement 46 épisodes, Peter David à élaborer une histoire complexe, aux thématiques nombreuses, avec une implication émotionnelle forte, grâce à une structure familiale surprenante mais crédible, le tout sans oublier l'action, et un humour vraiment cynique, qui achève de distinguer le personnage de Peter Parker. Le ton est sombre, mature, et l'humour reste omniprésent.
Bien sûr, cette petite chronique n’est qu’une introduction à d’autres articles à venir. Le run « Batman and Robin » passera à la moulinette, puisqu’il s’agit d’une de mes expériences les plus jouissives de lecture. Le long run «The Gauntlet » et son aboutissement « Grim Hunt », qui voient l’homme araignée aux prises avec des fantômes de son passé, aura également droit à un avis, tout comme la trilogie Earth-X et bien sûr Spiderman 2099, puisqu’il s’agit d’un de mes comics préférés.
En attendant, je devrais publier, au moins en deux fois, ma fan-fiction sur le reporter belge. Pour faire office de teaser, en voilà le titre : « Tintin contre les nains aphrodisiaques ».
Il faudrait conseiller à ton interlocuteur les bibliographies de Warren Ellis ou de Garth Ennis par exemple, il verra par lui-même.
RépondreSupprimerThe killing joke je l'ai lu très jeune, je me souviens que j'avas pas aimé, je ne m'attendais pas à un univers aussi sombre et à un joker aussi psychopate surtout qu'à l'époque on connaissait Batman pour sa série animée sur la 3, je crois que c'est l'un des tous premiers comics qui se voulait pour un public adulte, faudrait que je le relise pour voir avec le recule...
C'est drôle que tu parles de ta fic je pense publier la première partie de la mienne demain. Je pense la publier en 3 voir 4 chapitres mais moi aussi je te donne une mini-exclu le titre sera "Foggy Nelson chez les tortues ninja"
Excellente idée, comment n'y ai-je pas penser! Comme quoi les exemples ne manquent pas effectivement. Pour moi, l'unievrs des comics est l'un des plus riches en effet.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup "the killing joke", qui a de grandes qualités, mais pour moi il reste surestimé. C'est un travail marquant, qui explore intelligemment les relations entre les personnages, mais on a trop tendance à le mettre en avant au détriment d'autres histoires qui ont à mon sens une influence plus forte.
Dans le genre histoires choquantes, il faut lire les classiques de starlin "enfer blanc" et " un deuil dansla famille" (que j'évoque rapidement dans un article sur Jason Todd, qui paraîtra prochainement).
Je lirai ta fan fic avec grand plaisir, et le titre me fascine déjà !