mardi 4 mai 2010

Marvel Zombies

Voilà une oeuvre qui a doublemen, voire même triplement sa place ici: Un comics sur des zombies!

Ce n’est pas la première fois que les morts-vivants font leur cinéma en bande dessinée, et avec le regain d’intérêt qu’ont suscité les films d’infectés tels que « 28 jours plus tard » et sa suite, ils ont même eu droit à leur propre série « walking dead ». Du côté des super héros, Batman les a croisés dans « Ra’s Al Ghul Year One », et chez Marvel, ce sont les ultimate fantastic four qui y ont été les premiers confrontés.


Mais l’originalité de la mini-série de Kirkamn et Phillips est de faire des plus grands héros de la maison des idées des zombies. Il ya quelque chose d’insolite et de jouissif à voir Spiderman dévorer son épouse et sa tante May. Ne rechignant jamais à montrer les sanglants détails de cet odyssée morbide, la collection bénéficie d’ailleurs en France du signal « pour lecteurs avertis ».

Destinée à n’être qu’une mini-série, l’histoire a connu un tel succès que des suites ont rapidement vu le jour. Et contrairement à ce que son titre laisse entendre, « Marvel Zombies 1 » n’est pas le commencement, et ce indépendamment du lien de parenté avec « Ultimate Fantastic Four ». C’est cette maltraitance de la chronologie qui va nous faire aborder « Marvel Zombie » 1 et 2 mais aussi « Marvel Zombies vs Army Of Darkness » dans une seule et même chronique.


Ce crossover verra le glas de cette réalité alternative de l’univers Marvel. Tout commence lorsque Ash, le héros de la saga « Evil Dead » de Sam Raimi, incarné à l’écran par l’inoubliable Bruce Campbell, arrive chez nos héros par une brèche dimensionnelle. Commercial chez « prixbas », où les prix sont bas, notre homme a l’habitude de dessouder du mort vivant. Cette histoire débute avant le prologue à « Marvel Zombies 1 », puis se déroule en parallèle.

En effet, pendant que Ash tente de survivre auprès de Dazzler et s’enfuit jusqu’en Latvérie, les rares héros non infectés tentent d’ouvrir un passage vers une autre dimension dans le prologue, ce qui nous conduit directement à « Marvel Zombies 1 ». « Marvel Zombies 2 » se déroule 40 ans après cet opus, mais suit les mêmes personnages, car contrairement à la plupart des morts vivants, les zombies de chez Marvel n’ont pas une existence réduite, ce qui pose la question de leur processus de décomposition, même en tenant compte de leurs prothèses synthétiques et de leurs pouvoirs cosmiques (on pensera notamment à Œil de Faucon, qui tout en ne bénéficiant d’aucune de ces caractéristiques n’est toujours pas décomposé après des décennies sous des décombres.).


Si le crossover mettant Ash en vedette déçoit par son manque de folie et ses dessins inégaux, les travaux du tandem Kirkman/Phillips sont en revanche excellents. C’est sans surprise qu’on retrouve Spiderman et Wolverine dans les des rôles de premier plan, ainsi qu’une partie des vengeurs et Hulk. Mais on a également le plaisir de voir la panthère noire sur le devant de la scène. Daredevil est également assez présent et plutôt bien exploité, même si n’a jamais assez d’homme sans peur.

L’une des bonnes surprises est la qualité de l’écriture. Les personnages sont tout à fait en phase avec leur traitement habituel, ce qui rend leur transformation crédible. Le traitement 2nd degré est tout à fait approprié, et le décalage entre l’univers utopiste des supers héros et l’horreur d’un monde peuplé de zombies est hilarant. L’action est très présente, mais n’empêche jamais l’intrigue d’avancer, et les dialogues, nombreux, sont soignés et très drôles. A ce titre, les interventions de Hulk constituent un point fort indéniable.

Les luttes intestines (au propre comme au figuré) rappellent « Civil War » sans les enjeux émotionnels, ce qui permet des retournements de situation jubilatoires. Peu de scènes d’anthropophagies, mais des massacres de zombies en pagaille, très graphiques, qui combleront largement l’amateur de gore.

Marvel Zombies transpose le mythe du mort vivant de façon aussi libre qu’hilarante. Ames sensibles, s’abstenir !

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