Afin d'entretenir le suspense de la fan fiction "les chevaliers du Jésus", voilà un entracte: la critique du film "Iron Man 2" de John Favreau.
Ce n’est bien sûr pas la raison de ces changements qui nous intéresse, mais leurs conséquences sur le film. Du point de vue de la bande originale, on y perd énormément, avec des mélodies d’ascenseur, qui ne marqueront jamais et peinent à instiller l’esprit Rock’n’roll qui donnait son identité au premier film. Deux chansons d’Ac/Dc qui ouvriront et fermeront l’œuvre tentent bien de pallier ce manque, mais ce n’est pas suffisant pour effacer la déception. Et malheureusement, la musique est à l’image du reste : décevante et faite à la va vite.
L’annonce du tournage d’un deuxième épisode si peu de temps après le film d’origine était effrayante. Le tournage éclair n’avait quant à lui rien de rassurant. Et il semble que ces craintes étaient justifiées. « Iron Man 2 » n’est pas dénué de qualités, mais ses défauts et son mercantisme violent sont plus marquants. Alors que le premier épisode suivait presque exclusivement les tribulations de Tony Stark, cet opus multiplie les personnages secondaires. Certains films de super héros ont prouvé que ce parti pris pouvait donner une richesse à la narration des plus appréciables. Mais les innombrables sous intrigues de « Iron Man 2 » le rapprochent davantage de « Spider-Man 3 » et de ses personnages sous développés.
Il suffit de calculer le temps de présence des personnages principaux : Mickey Rourke n’a pas droit à plus de 15 minutes de film, ce qui fait de lui l’un des acteurs les plus présentes à l’écran. Don Cheadle, qui n’a quant à lui droit qu’à 12 minutes, en passe 7 caché derrière une armure. Scarlet Johansson fait de la figuration, à tel point que le réalisateur John Favreau s’octroie un temps de présence à l’écran plus important que le sien. Le scénario est d’ailleurs particulièrement inconsistant. Theroux ne sait pas quoi faire de ses personnages, mais il ne sait surtout pas comment lier ses différentes intrigues, et il n’a pas la moindre idée du fil rouge à donner pour créer une histoire cohérente et consistante.
Ainsi, une fois la première heure passée, les enjeux ne sont toujours pas clairement définis. La contamination du sang de Stark, qui ne devrait être qu’un élément de l’histoire, finit par être illustrée pendant un tiers entier du métrage, sans pour autant faire avancer l’intrigue. Le cheminement « psychologique » du personnage est construit sur une montagne de clichés à donner le vertige. Alors que le premier épisode assumait pleinement son statut de pop-corn movie, « Iron Man 2 » joue la carte du film profond, en nous assenant des scènes d’émotion aussi prévisibles que dignes du pire soap opéra que la télévision puisse offrir. Il n’y a qu’à assister, les larmes aux yeux (face à tant de médiocrité) au message déchirant (de ridicule) d’Howard Stark à son fils. Avant ce passage, je priais intérieurement pour ne pas entendre les paroles qui suivirent, mais il semble qu’on ne m’ait pas exaucé.
Cette sur dramatisation est non seulement futile, mais elle dessert le propos très léger du film. Les dialogues ne volent jamais très haut, mais c’est un détail qu’on peut accepter dans les passages comiques (très réussis) de l’œuvre. C’est beaucoup plus difficile d’être tolérant quand on est censé être ému. Mais le plus gros défaut reste le rythme : était-il nécessaire d’infliger 1h55 au spectateur avec si peu à raconter ? D’autant plus que contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’action n’est pas plus présente que dans le premier film, avec seulement trois morceaux de bravoure. Les longueurs s’enchaînent, les bla blas insipides aussi, et l’ennui n’est jamais loin.
Avec autant de défauts, on peut estimer que « Iron Man 2 » est un film raté… oui mais non. Non parce qu’on a envie de l’aimer ce film. C’est vrai, le 1 était une excellente surprise après tout… Et puis il y a quand même quelques qualités, même si elles sont mal exploitées. Le casting, même s’il est gâché, est excellent. Downey s’est totalement approprié le personnage et le joue avec une décontraction admirable. Cheadle est toujours sympathique à voir, et correspond davantage, physiquement à Rodhes, même si on ne lui laisse jamais l’opportunité de s’exprimer. Paltrow et Johansson jouent les pots de fleur avec beaucoup de conviction. Sam Rockwell quant à lui… mais que fait-il dans le paragraphe des qualités ? Bonne question.
Mais c’est surtout Mickey Rourke qui aurait pu constituer l’attraction du film. Sa formidable présence fait de lui un adversaire des plus charismatiques. Sans jamais surjouer, il impose le respect et la peur. Mais sa menace n’est jamais tangible, puisqu’il ne tient jamais debout plus de 1 minute…
A ce titre, les scènes d’action sont une déception de plus. Peu nombreuses, elles sont très courtes, et leur dramatisation est ratée. Rien ne semble pouvoir être une menace pour le héros, et jamais on ne frémit. C’est regrettable, car leur mise en scène est exemplaire. L’action est toujours lisible, et quelques passages sont franchement spectaculaires. Mais à peine les affrontements commencent-ils qu’ils sont déjà terminés ! Quelle frustration ! Favreau exprime en tout cas sa maîtrise du cadre dans ces scènes, alors qu’il filme le reste avec autant d’énergie qu’un réalisateur de téléfilm pour les après midis de pluie sur m6.
Alors bien sûr, il y a le plaisir de retrouver les personnages qu’on aime, un casting excellent et les clins d’œil aux lecteurs, avec les allusions à Captain America, aux vengeurs, à Thor, l’apparition de Nick Fury…. Mais ces quelques plaisirs (faciles, avouons-le) sont noyés par un scénario bâclé et sans enjeux, une musique de karaoké et un rythme soporifique. Après un premier épisode de haute volée et un « Kick Ass » virevoltant, Marvel livre un « Iron Man 2 » décevant.
Lorsque le tournage du premier « Iron Man » a été annoncé, tout le monde a ri. John Favreau, cet acteur à l’allure de nigaud, qui a réalisé les films pour enfants « Elf » et « Zathura », aux commandes d’un blockbuster, de l’adaptation des aventures d’un super héros ? Et Robert Downey Jr, cet acteur qui a raté sa chance de devenir une super star dans le rôle titre ? Avant même les projections de presse, certains sites spécialisés sont allés jusqu’à publier de fausses critiques pour se moquer d’un projet destiné à l’échec.
Il faut dire que le personnage en lui-même, célèbre aux Etats-Unis, mais loin d’avoir un statut aussi important que l’homme araignée, n’est pas la mascotte des studios. Et si les fans de Marvel le connaissent un peu partout dans le monde, les autres ignorent presque tout du personnage, alors que Spider-man est connu de tous.
C’est certainement cette non attente qui a permis à « Iron Man » premier du nom de constituer une telle surprise, tant du point de vue financier que du point de vue qualitatif. Rythmé, énergique, drôle, le film laissait une excellente impression, et même si on regrettait de n’avoir que trop peu admiré le héros en action, l’hypothèse de le retrouver dans une suite digne de ce nom était plus qu’alléchante.
Si le réalisateur et son acteur principal sont à nouveau de la partie, on remarque dès les premières images des changements non négligeables. Ramin Djawadi, qui avait composé l’excellente bande originale du premier opus cède sa place à John Debney dont le palmarès ne laisse aucun doute : ses mélodies sont passe partout et sans génie. Et les premières notes ne viennent pas contredire cette sensation avec une sous bande originale de « Spider-Man ». Le poste de scénariste a également été bradé à Justin Théroux, dont le seul fait d’armes en termes d’écriture est l’histoire de « Tonnerre sous les Tropiques » de Ben Stiller. Enfin, on constate que Terrence Howard a laissé le rôle de James Rhodes à Don Cheadle (contrairement à ce qu’annonçait le site MSN, pour qui le personnage apparaissait pour la première fois dans ce second épisode…).
Il faut dire que le personnage en lui-même, célèbre aux Etats-Unis, mais loin d’avoir un statut aussi important que l’homme araignée, n’est pas la mascotte des studios. Et si les fans de Marvel le connaissent un peu partout dans le monde, les autres ignorent presque tout du personnage, alors que Spider-man est connu de tous.
C’est certainement cette non attente qui a permis à « Iron Man » premier du nom de constituer une telle surprise, tant du point de vue financier que du point de vue qualitatif. Rythmé, énergique, drôle, le film laissait une excellente impression, et même si on regrettait de n’avoir que trop peu admiré le héros en action, l’hypothèse de le retrouver dans une suite digne de ce nom était plus qu’alléchante.
Si le réalisateur et son acteur principal sont à nouveau de la partie, on remarque dès les premières images des changements non négligeables. Ramin Djawadi, qui avait composé l’excellente bande originale du premier opus cède sa place à John Debney dont le palmarès ne laisse aucun doute : ses mélodies sont passe partout et sans génie. Et les premières notes ne viennent pas contredire cette sensation avec une sous bande originale de « Spider-Man ». Le poste de scénariste a également été bradé à Justin Théroux, dont le seul fait d’armes en termes d’écriture est l’histoire de « Tonnerre sous les Tropiques » de Ben Stiller. Enfin, on constate que Terrence Howard a laissé le rôle de James Rhodes à Don Cheadle (contrairement à ce qu’annonçait le site MSN, pour qui le personnage apparaissait pour la première fois dans ce second épisode…).
Ce n’est bien sûr pas la raison de ces changements qui nous intéresse, mais leurs conséquences sur le film. Du point de vue de la bande originale, on y perd énormément, avec des mélodies d’ascenseur, qui ne marqueront jamais et peinent à instiller l’esprit Rock’n’roll qui donnait son identité au premier film. Deux chansons d’Ac/Dc qui ouvriront et fermeront l’œuvre tentent bien de pallier ce manque, mais ce n’est pas suffisant pour effacer la déception. Et malheureusement, la musique est à l’image du reste : décevante et faite à la va vite.
L’annonce du tournage d’un deuxième épisode si peu de temps après le film d’origine était effrayante. Le tournage éclair n’avait quant à lui rien de rassurant. Et il semble que ces craintes étaient justifiées. « Iron Man 2 » n’est pas dénué de qualités, mais ses défauts et son mercantisme violent sont plus marquants. Alors que le premier épisode suivait presque exclusivement les tribulations de Tony Stark, cet opus multiplie les personnages secondaires. Certains films de super héros ont prouvé que ce parti pris pouvait donner une richesse à la narration des plus appréciables. Mais les innombrables sous intrigues de « Iron Man 2 » le rapprochent davantage de « Spider-Man 3 » et de ses personnages sous développés.
Il suffit de calculer le temps de présence des personnages principaux : Mickey Rourke n’a pas droit à plus de 15 minutes de film, ce qui fait de lui l’un des acteurs les plus présentes à l’écran. Don Cheadle, qui n’a quant à lui droit qu’à 12 minutes, en passe 7 caché derrière une armure. Scarlet Johansson fait de la figuration, à tel point que le réalisateur John Favreau s’octroie un temps de présence à l’écran plus important que le sien. Le scénario est d’ailleurs particulièrement inconsistant. Theroux ne sait pas quoi faire de ses personnages, mais il ne sait surtout pas comment lier ses différentes intrigues, et il n’a pas la moindre idée du fil rouge à donner pour créer une histoire cohérente et consistante.
Ainsi, une fois la première heure passée, les enjeux ne sont toujours pas clairement définis. La contamination du sang de Stark, qui ne devrait être qu’un élément de l’histoire, finit par être illustrée pendant un tiers entier du métrage, sans pour autant faire avancer l’intrigue. Le cheminement « psychologique » du personnage est construit sur une montagne de clichés à donner le vertige. Alors que le premier épisode assumait pleinement son statut de pop-corn movie, « Iron Man 2 » joue la carte du film profond, en nous assenant des scènes d’émotion aussi prévisibles que dignes du pire soap opéra que la télévision puisse offrir. Il n’y a qu’à assister, les larmes aux yeux (face à tant de médiocrité) au message déchirant (de ridicule) d’Howard Stark à son fils. Avant ce passage, je priais intérieurement pour ne pas entendre les paroles qui suivirent, mais il semble qu’on ne m’ait pas exaucé.
Cette sur dramatisation est non seulement futile, mais elle dessert le propos très léger du film. Les dialogues ne volent jamais très haut, mais c’est un détail qu’on peut accepter dans les passages comiques (très réussis) de l’œuvre. C’est beaucoup plus difficile d’être tolérant quand on est censé être ému. Mais le plus gros défaut reste le rythme : était-il nécessaire d’infliger 1h55 au spectateur avec si peu à raconter ? D’autant plus que contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’action n’est pas plus présente que dans le premier film, avec seulement trois morceaux de bravoure. Les longueurs s’enchaînent, les bla blas insipides aussi, et l’ennui n’est jamais loin.
Avec autant de défauts, on peut estimer que « Iron Man 2 » est un film raté… oui mais non. Non parce qu’on a envie de l’aimer ce film. C’est vrai, le 1 était une excellente surprise après tout… Et puis il y a quand même quelques qualités, même si elles sont mal exploitées. Le casting, même s’il est gâché, est excellent. Downey s’est totalement approprié le personnage et le joue avec une décontraction admirable. Cheadle est toujours sympathique à voir, et correspond davantage, physiquement à Rodhes, même si on ne lui laisse jamais l’opportunité de s’exprimer. Paltrow et Johansson jouent les pots de fleur avec beaucoup de conviction. Sam Rockwell quant à lui… mais que fait-il dans le paragraphe des qualités ? Bonne question.
Mais c’est surtout Mickey Rourke qui aurait pu constituer l’attraction du film. Sa formidable présence fait de lui un adversaire des plus charismatiques. Sans jamais surjouer, il impose le respect et la peur. Mais sa menace n’est jamais tangible, puisqu’il ne tient jamais debout plus de 1 minute…
A ce titre, les scènes d’action sont une déception de plus. Peu nombreuses, elles sont très courtes, et leur dramatisation est ratée. Rien ne semble pouvoir être une menace pour le héros, et jamais on ne frémit. C’est regrettable, car leur mise en scène est exemplaire. L’action est toujours lisible, et quelques passages sont franchement spectaculaires. Mais à peine les affrontements commencent-ils qu’ils sont déjà terminés ! Quelle frustration ! Favreau exprime en tout cas sa maîtrise du cadre dans ces scènes, alors qu’il filme le reste avec autant d’énergie qu’un réalisateur de téléfilm pour les après midis de pluie sur m6.
Alors bien sûr, il y a le plaisir de retrouver les personnages qu’on aime, un casting excellent et les clins d’œil aux lecteurs, avec les allusions à Captain America, aux vengeurs, à Thor, l’apparition de Nick Fury…. Mais ces quelques plaisirs (faciles, avouons-le) sont noyés par un scénario bâclé et sans enjeux, une musique de karaoké et un rythme soporifique. Après un premier épisode de haute volée et un « Kick Ass » virevoltant, Marvel livre un « Iron Man 2 » décevant.
J'ai lu beaucoup de critiques sur le film et ton analyse et de loin la plus poussée de toutes. Par pure curiosité, tu vas au ciné avec un chronomètre et un bloc-note ou bien ? Lol En tous cas, tes arguments sont éloquents, on regrette ne pas avoir eu plus de scenes d'action et le trop grand nombre de perso secondaire fait qu'ils se marchent les uns sur les autres. Je pense qu'il ne faudra pas trop s'enflammer pout le projet Avengers si au final on obtient un résultat similaire.
RépondreSupprimerMerci! En fait, quand je sens que je vais avoir pas mal de choses à dire sur un film, je me fais rapidement une petite liste des points que je veux aborder et je commence la rédaction, ça me permet d'avoir un texte un minimum structuré!
RépondreSupprimerC'est clair que ça refroidit un peu, mais d'un autre côté c'était prévisible. Ils ont commencé le tournage à peine quelques mois après la sortie du 1, tournage express.... la bande annonce ne faisait pas illusion, et le scénario a réellement été bâclé. Dommage quand on voit le potentiel derrière certaines scènes. Enfin, on a eu un excellent kick ass pour compenser!