Datant de 2003, « The Death of Batman » est un moyen métrage de 30 minutes, imaginé, semble-t-il comme une suite hypothétique aux deux films de Tim Burton. La plupart du temps, les courts et moyen métrages non officiels sont l’œuvre de fans plus ou moins argentés, désireux de rendre hommage à un personnage qui leur est cher. L’un des exemples les plus connus reste « Batman : Dead end », dont le budget était cependant plus que confortable, pour un résultat aussi sombre qu’enthousiasmant. « The Death Of Batman » bénéficie d’une réputation nettement moins enviable, et s’il est un peu connu, c’est certainement grâce à la curiosité que suscite la brève présence de la sœur de l’acteur Christian Bale dans le rôle de Martha Wayne.
Fan du personnage, il était impensable que je ne vois pas cette œuvre, disponible gratuitement sur Youtube. Les commentaires hargneux n’étaient pas suffisants pour m’en dissuader, toutefois un spoiler présent dans la plupart des critiques me paraissait tellement grotesque que j’appréhendais le résultat final.
Visuellement, le manque de moyens est perceptible par le manque de décors et le nombre réduit d’acteurs. La photo est travaillée pour donner un résultat crasseux, tout à fait en phase avec le propos. Avec un titre pareil, on ne s’attend pas à un film joyeux et coloré. La sempiternelle utilisation des médias pour introduire le contexte, réellement redondante depuis le « The Dark Knight Returns » de Frank Miller, n’interpelle pas réellement.
L’apparition du héros ne laisse par contre aucun doute : tout est fait pour qu’il rappelle physiquement le Batman joué par Michael Keaton dans les films de Tim Burton. Le costume est légèrement différent, mais c’est surtout la structure faciale de l’acteur et la façon dont il est filmé qui sont censées créer la confusion. Ce constat n’a rien de dérangeant. Par contre, voir le chevalier noir s’amuser à tourmenter un junkie qu’il affronte, le sourire aux lèvres, c’est une source de crainte importante. Batman est un stratège qui privilégie toujours l’efficacité et vise la victoire rapide. Même Adam West dans les années 60 tentait (sans grand succès) de conclure rapidement ses affrontements. On se prend alors à se demander si le scénariste/réalisateur a déjà lu un comics mettant en scène le héros.
Vient alors le passage non seulement ridicule mais détestable de la capture du héros. Alors que le junkie est allongé au sol, donnant l’impression d’être inconscient, le « héros » s’approche de lui sans prendre aucune précaution et le tâte du pied. Le junkie se retourne et lui assène un coup de taser au niveau des testicules, avant de lui envoyer un coup de pied au même endroit. Comment envisager qu’un homme aussi entraîné s’approche ainsi, sans se préparer à l’éventualité d’une attaque surprise. De même, comment croire un seul instant qu’un junkie défoncé et malmené par les attaques qu’il vient de subir, soit assez rapide pour se retourner atteindre Batman sans que ce dernier n’ait le temps d’esquiver ? Enfin, le costume du héros est avant tout une armure. Serait-il si sensible même s’il était atteint ?
Passée cette introduction agaçante, commence une interminable séance de torture. Enchaîné, l’homme costumé, qui n’a de Batman que le nom, va être torturé durant plusieurs semaines. L’auteur semble trouver cette hypothèse formidable. Sans doute n’a-t-il jamais lu l’indispensable « Batman : The Cult » (« Enfer blanc » en France) de Jim Starlin. Publié en 88, ce récit était bien plus intéressant et approfondi que ce moyen métrage (la critique est d’ailleurs disponible sur ce blog). Ou s’il a lu, on peut supposer qu’il n’en a rien compris, et surtout qu’il a décidé, tel un enfant se sentant en compétition, de choquer encore plus. Alors que l’œuvre de Starlin était perturbante mais porteuse d’un message, dénonçant les méthodes de manipulation mentale et les phénomènes de groupe, « The Death Of Batman » ne cherche qu’à choquer pour le plaisir d’aller toujours plus loin dans l’horreur.
Le passage le plus risible est aussi celui dont l’auteur semble être le plus fier. Le temps d’un split screen, le mauvais goût va asperger le spectateur impuissant. Pour commencer, il est à noter que ce qui se voulait la suite des Batman de Tim Burton s’oriente à présent vers le traitement des films de Joël Schumacher, avec un Batman people ridicule. Les médias présentent ainsi des photos du personnage en l’élisant l’homme le plus sexy de l’année. Cette offense est d’autant plus impardonnable qu’elle se déroule au même moment où notre junkie énervé viole le héros enchaîné. L’ironie que cherche à créer l’auteur est tout simplement ignoble et n’apporte rien à l’intrigue.
Les passages à tabac vont donc s’enchaîner encore un long moment, provoquant l’ennui le plus total, y compris chez le héros dont la barbe est à présent visible. Les dialogues mal écrits ne jouent pas en la faveur de l’ensemble, et seule la prestation de celui qui porte un costume qui rappelle Batman (car il ne s’agit vraisemblablement pas du héros) remonte un peu le niveau. On notera les invectives du junkie qui rappelle lui-même à quel point le scénario n’a aucun sens à grands coups de « hey master escaper, you don’t try very hard to escape » ou encore « funny that you got caught by me and not by the joker ». Si funny était le terme anglais pour aberrant, je partagerais son opinion.
Les raisons du kidnapping et de la torture démontrent une fois de plus que l’auteur n’a rien compris au personnage dont il a la prétention de raconter la mort. Lors de l’arrestation d’une bande de dealers (encore et toujours eux), notre pauvre gentil junkie, qui n’était qu’un universitaire comme un autre, a eu un ennui de voiture. Le voyant à proximité des dealers, Batman en a déduit qu’il était l’un d’eux… d’où condamnation, d’où prison, d’où passages à tabac et viols par ses codétenus, d’où haine des chauves souris et désir de vengeance. Mais Batman n’est-il pas « le plus grand détective au monde » ? Comment expliquer alors qu’il lui suffise de trouver quelqu’un sur la route de criminels pour estimer, alors même que le quelqu’un en question n’est pas agressif et n’a pas d’armes, qu’il est l’un d’eux ?
Cette intrigue est d’autant plus regrettable que l’idée que le héros arrête un innocent aurait pu être intéressante. Malheureusement elle est ici très mal exploitée et ne sert ici que d’excuse à ce qui ressemble plus à un snuff movie qu’à autre chose. La prétention de l’ensemble n’a d’égal que le manque de respect et de connaissance du matériel de départ. Tout semble n’être qu’un vaste blague mais l’auteur se prend pourtant très au sérieux. Alors pourquoi consacrer un article aussi long à un métrage de cette qualité ? Pour vous convaincre à tout prix de ne pas gaspiller 28 minutes de votre vie à assister à la vengeance d’un scénariste frustré, qui rêve de voir un héros costumé se faire violer.
Fan du personnage, il était impensable que je ne vois pas cette œuvre, disponible gratuitement sur Youtube. Les commentaires hargneux n’étaient pas suffisants pour m’en dissuader, toutefois un spoiler présent dans la plupart des critiques me paraissait tellement grotesque que j’appréhendais le résultat final.
Visuellement, le manque de moyens est perceptible par le manque de décors et le nombre réduit d’acteurs. La photo est travaillée pour donner un résultat crasseux, tout à fait en phase avec le propos. Avec un titre pareil, on ne s’attend pas à un film joyeux et coloré. La sempiternelle utilisation des médias pour introduire le contexte, réellement redondante depuis le « The Dark Knight Returns » de Frank Miller, n’interpelle pas réellement.
L’apparition du héros ne laisse par contre aucun doute : tout est fait pour qu’il rappelle physiquement le Batman joué par Michael Keaton dans les films de Tim Burton. Le costume est légèrement différent, mais c’est surtout la structure faciale de l’acteur et la façon dont il est filmé qui sont censées créer la confusion. Ce constat n’a rien de dérangeant. Par contre, voir le chevalier noir s’amuser à tourmenter un junkie qu’il affronte, le sourire aux lèvres, c’est une source de crainte importante. Batman est un stratège qui privilégie toujours l’efficacité et vise la victoire rapide. Même Adam West dans les années 60 tentait (sans grand succès) de conclure rapidement ses affrontements. On se prend alors à se demander si le scénariste/réalisateur a déjà lu un comics mettant en scène le héros.
Vient alors le passage non seulement ridicule mais détestable de la capture du héros. Alors que le junkie est allongé au sol, donnant l’impression d’être inconscient, le « héros » s’approche de lui sans prendre aucune précaution et le tâte du pied. Le junkie se retourne et lui assène un coup de taser au niveau des testicules, avant de lui envoyer un coup de pied au même endroit. Comment envisager qu’un homme aussi entraîné s’approche ainsi, sans se préparer à l’éventualité d’une attaque surprise. De même, comment croire un seul instant qu’un junkie défoncé et malmené par les attaques qu’il vient de subir, soit assez rapide pour se retourner atteindre Batman sans que ce dernier n’ait le temps d’esquiver ? Enfin, le costume du héros est avant tout une armure. Serait-il si sensible même s’il était atteint ?
Passée cette introduction agaçante, commence une interminable séance de torture. Enchaîné, l’homme costumé, qui n’a de Batman que le nom, va être torturé durant plusieurs semaines. L’auteur semble trouver cette hypothèse formidable. Sans doute n’a-t-il jamais lu l’indispensable « Batman : The Cult » (« Enfer blanc » en France) de Jim Starlin. Publié en 88, ce récit était bien plus intéressant et approfondi que ce moyen métrage (la critique est d’ailleurs disponible sur ce blog). Ou s’il a lu, on peut supposer qu’il n’en a rien compris, et surtout qu’il a décidé, tel un enfant se sentant en compétition, de choquer encore plus. Alors que l’œuvre de Starlin était perturbante mais porteuse d’un message, dénonçant les méthodes de manipulation mentale et les phénomènes de groupe, « The Death Of Batman » ne cherche qu’à choquer pour le plaisir d’aller toujours plus loin dans l’horreur.
Le passage le plus risible est aussi celui dont l’auteur semble être le plus fier. Le temps d’un split screen, le mauvais goût va asperger le spectateur impuissant. Pour commencer, il est à noter que ce qui se voulait la suite des Batman de Tim Burton s’oriente à présent vers le traitement des films de Joël Schumacher, avec un Batman people ridicule. Les médias présentent ainsi des photos du personnage en l’élisant l’homme le plus sexy de l’année. Cette offense est d’autant plus impardonnable qu’elle se déroule au même moment où notre junkie énervé viole le héros enchaîné. L’ironie que cherche à créer l’auteur est tout simplement ignoble et n’apporte rien à l’intrigue.
Les passages à tabac vont donc s’enchaîner encore un long moment, provoquant l’ennui le plus total, y compris chez le héros dont la barbe est à présent visible. Les dialogues mal écrits ne jouent pas en la faveur de l’ensemble, et seule la prestation de celui qui porte un costume qui rappelle Batman (car il ne s’agit vraisemblablement pas du héros) remonte un peu le niveau. On notera les invectives du junkie qui rappelle lui-même à quel point le scénario n’a aucun sens à grands coups de « hey master escaper, you don’t try very hard to escape » ou encore « funny that you got caught by me and not by the joker ». Si funny était le terme anglais pour aberrant, je partagerais son opinion.
Les raisons du kidnapping et de la torture démontrent une fois de plus que l’auteur n’a rien compris au personnage dont il a la prétention de raconter la mort. Lors de l’arrestation d’une bande de dealers (encore et toujours eux), notre pauvre gentil junkie, qui n’était qu’un universitaire comme un autre, a eu un ennui de voiture. Le voyant à proximité des dealers, Batman en a déduit qu’il était l’un d’eux… d’où condamnation, d’où prison, d’où passages à tabac et viols par ses codétenus, d’où haine des chauves souris et désir de vengeance. Mais Batman n’est-il pas « le plus grand détective au monde » ? Comment expliquer alors qu’il lui suffise de trouver quelqu’un sur la route de criminels pour estimer, alors même que le quelqu’un en question n’est pas agressif et n’a pas d’armes, qu’il est l’un d’eux ?
Cette intrigue est d’autant plus regrettable que l’idée que le héros arrête un innocent aurait pu être intéressante. Malheureusement elle est ici très mal exploitée et ne sert ici que d’excuse à ce qui ressemble plus à un snuff movie qu’à autre chose. La prétention de l’ensemble n’a d’égal que le manque de respect et de connaissance du matériel de départ. Tout semble n’être qu’un vaste blague mais l’auteur se prend pourtant très au sérieux. Alors pourquoi consacrer un article aussi long à un métrage de cette qualité ? Pour vous convaincre à tout prix de ne pas gaspiller 28 minutes de votre vie à assister à la vengeance d’un scénariste frustré, qui rêve de voir un héros costumé se faire violer.
Et bien tu en auras convaincu au moins un. Comme quoi et je le vois également trop souvent certaines oeuvres, tous médias confondus, méritent bien mal leur titre de "FAN"fictions !
RépondreSupprimertu me rassures ;-) je suis bien d'accord, un fan connaît le personnage dont il parle; ici le seul but était de choquer.
RépondreSupprimerYour style is very unique compared to other people I have read stuff from.
RépondreSupprimerThanks for posting when you have the opportunity, Guess I will just book mark this site.
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