lundi 19 avril 2010

Blood Creek

Schumacher… quand on évoque ce nom, une partie de la population pense à de jolies coupes dorées, à des couleurs vives qui défilent sur l’écran à toute allure, à des courses de formule 1 en somme. D’autres pensent à cette scène du « phantom of the opera » dans laquelle une troupe chante l’inoubliable « masquerade » avant d’être interrompue par Gerard Butler. On peut également aborder le « numéro 23 » qui voyait Jim Carrey évoluer dans un univers de polar trouble et suresthétisé. Mais pour un grand nombre de personnes, et je suis prêt à parier que c’est le cas de la plupart des personnes qui viennent sur ce blog, le nom de Joël Schumacher évoque les terribles « Batman Forever » et « Batman et Robin » (qui seront prochainement chroniqué, et sachez d’ores et déjà que j’aime ces films).


De fait, chaque nouveau film du réalisateur est l’objet de moquerie voire d’insultes avant même que quiconque n’ait pu le voir. Il y a fort à parier qu’un grand nombre de spectateurs n’ont pas pardonné au réalisateur sa vision du super héros préféré de la terre entière.
« Blood Creek » semble ne pas échapper à ce syndrome, et tout en étant relativement peu connu, est l’objet de critiques assassines.

Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’un film de zombies, et que certaines créatures puissent faire l’objet d’un débat, il est indéniable que des morts vivants apparaissent dans le film, ce qui justifie cette chronique.

Débutant par une introduction se déroulant en pleine hystérie Hitlérienne, avant la seconde guerre mondiale, l’intrigue se déroule de nos jours, et peut presque être considérée comme un huis clos. La structure du récit fait souvent penser au « Martyrs » de Pascal Laugier, les premières scènes étant d’ailleurs assez proches. Mais là où le film français souffrait d’un découpage trop marquée entre ses différentes parties, d’une intention de choquer trop évidente, et d’un scénario bien moins malin qu’on voulait nous le faire croire, le film de Schumacher, plus classique, s’appuie sur des bases solides.


L’intrigue suit une évolution logique, et le rythme est tout simplement hallucinant. Sans être bourré d’action « Blood Creek » ne laisse jamais la tension redescendre, les personnages sont survoltés, et les acteurs passent leur temps à courir. Mais bien que l’unité de lieu soit quasiment unique, il n’est pas question de faire du sur place, et les révélations vont êtres assenées de façon à ce que l’attention du spectateur soit toujours optimale. La mise en scène est énergique et parvient à ménager un suspense continu, tout en offrant une vision d’ensemble des situations. Les scènes d’action sont nerveuses et lisibles, la photographie maîtrisée, bref, techniquement le faible budget ne se ressent pas du tout.


Le crâne rasé de Dominic Purcell n’est certainement pas anodin, et on sent la volonté de rappeler au public qu’on est face à Mr Prison Break, faute de pouvoir s’offrir une star au palmarès plus important (même si l’acteur est loin d’avoir commencé avec cette série). Au même titre que le reste du casting, il se révèle convainquant, même si on retiendra davantage la prestation de Michael Fassbender (acteur britannique qui monte, qu’on a vu récemment dans « Eden Lake » et qu’on retrouvera dans le nouveau survival de Neil Marshall).

Incarnant le démon à l’état pur, l’acteur est effrayant, et le parti pris de le traiter comme le boss de fin d’un jeu vidéo est particulièrement réussi. Sa seconde apparition est réellement impressionnante, la menace qu’il est représente est continuellement palpable, et rappelle les créatures indestructibles de jeux vidéos cultes, comme le nemesis de « Resident Evil » ou le dahaka de « Prince of persia – warrior within ». On regrettera de ne pas connaître clairement l’étendue de ses pouvoirs, mais sa capacité à ranimer les morts pour en faire ses pantins rappelle les premières formes de vaudou à l’origine de l’apparition des zombies.


Difficile en revanche de déterminer si lui-même est un zombie, un vampire, une goule… personnellement je ne pense pas qu’il soit un mort vivant, car il n’est jamais évoqué un décès potentiel. Mais le débat reste ouvert !

« Blood Creek » est une excellente petite surprise, prenante pendant 1h30, très bien réalisée et interprétée, bénéficiant d’une véritable histoire et d’effets spéciaux globalement réussis. A découvrir !

5 commentaires:

  1. "Mr Prison Break" a joué le rôle de Dracula dans Blade 3 je crois, ce n'est pas sa première expérience dans le film de mort vivant

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  2. Oui c'est vrai, une prestation risible d'ailleurs.... Cela dit, les vampires sont plus immortels que morts vivants en fin de compte.

    Dans ce film, il peut s'afficher comme un acteur capable de porter un film sur ses épaules. Je ne pense pas qu'il sera un acteur inoubliable un jour, mais dans ce genre de production, ça fonctionne.

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  3. Comme la série John Doe dont il était le héros, dommage qu'elle se soit arrêtée aussi brutalement et quand ça commençait à devenir intéressant, j'avais vraiment accroché au concept.

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  4. Mortel ennui que ce film en ce qui me concerne.

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  5. Pourtant c'est loin d'être mou pour s'ennuyer, mais bon, c'est clair qu'il faut rentrer dedans.

    John Doe avait du potentiel en effet!

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