jeudi 29 avril 2010

Daredevil - Redemption

« Cte histoire se passe dans un petit patelin. Le genre de coin où tout le monde se connaît et tout se sait. Le genre Twin Peaks, où tout le monde a quelque chose à cacher. Et les secrets qui vont nous être révélés n’ont rien de mignon. De quoi faire hérisser vos poils. Meurtre d’enfant, ni plus, ni moins…


Voilà de quoi on accuse un jeune sataniste à la réputation pas vraiment enviable. Rapport à ses parents. Père absent, mère obèse qui ne sort plus de chez elle depuis des années…. Une famille dont tout le monde cause mais personne ne parle. Pas étonnant que le gosse ait mal tourné et ait fini par craquer.

Et cet avocat qui vient de la ville… ce Murdock. Costume à 1000 dollars et petit accent qui ne trompe pas. En voilà un qui attend du « monsieur ». Un avocat aveugle. On aura tout vu si vous me permettez l’expression. On n’aime pas trop les gars dans son genre par chez nous. Ceux qui fourrent leur nez là où ils devraient pas et qui croient pouvoir nous en apprendre.

Ce rouquin s’est mis en tête que le sataniste était innocent. Que le père du gosse assassiné aurait fait le coup. Tu m’en diras tant. Et la poupée blonde qui l’accompagne a l’air au moins aussi déterminée. Mais le pire, c’est ces histoires de type en collants rouges qui se ballade sur les toits la nuit. Cet endroit est en train de devenir un enfer, et tant que le gosse aura pas payé pour son crime, les choses sont pas prêt de s’arrêter. »

Voilà une histoire datant de 2005 que Panini n’a, de façon scandaleuse, pas jugée digne d’être publiée pour les lecteurs français. On peut s’interroger sur la pertinence de cette politique éditoriale quand on sait que le très moyen « Battling Jack Murdock » a été traduit dans la langue de Guillaume « Porteras-tu un pull sur l’épaule » Musso.

Raconté sous forme de flashback, l’histoire se déroule en parallèle du run de Bendis, puis 5 ans avant. L’originalité de « Redemption » est de ne pas être un récit de super-héros. Le titre « Mat Murdock Redemption » serait d’ailleurs plus approprié, puisque c’est l’avocat qui va tenter de venir en aide à quelqu’un. Portée par les dessins d’un Michael Gaydos en grande forme, l’intrigue est plutôt contemplative.

Loin des affrontements violents contre un Bullseye ou les combats de volonté contre le Caïd, « Daredevil Rédemption » est un drame humain, qui nous rappelle la mesquinerie humaine. L’identité du tueur n’est pas trop un mystère et ne constitue pas l’intérêt principal de l’intrigue.


C’est le poids des représentations sociales et le manque de compassion qui parsèment le chemin de la rédemption qui interpellent. Peu présent, Daredevil le héros ne résout jamais rien. Ses apparitions créent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent.

Le ton résolument réaliste de l’ensemble rend le drame qui se joue réellement poignant. L’écriture est de grande qualité, et même si « Daredevil Rédemption » n’est pas d’une importance considérable dans la continuité des aventures du héros cornu, sa lecture est vivement conseillée aux fans.

2 commentaires:

  1. Arrf c'est un titre qui manque malheureusement à ma bibliothèque et ton article me donne des regrets d'autant plus que j'aime beaucoup le travail de Gaydos, il est notamment génial sur la série "Alias" ou sur le one shot "Le pouvoir des rêves". C'est un dessinateur que je voudrais voir plus souvent dans nos comics par contre qui est le scénariste de "Daredevil : Redemption" ? En espérant que Panini se réveille et ait le bon sens de nous éditer un jour cette histoire en france.

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  2. Effectivement, j'ai oublié de citer le nom du scénariste. Il s'agit de David Hine qui a participé à "Civil War" mais aussi "Spiderman Noir".

    MArrant que tu parles du "pouvoir ds rêves", c'est la prochaine critique qui sera publiée ;-)

    Le travail de Gaydos me fait penser à celui de Maleev, j'aime beaucoup aussi, et ça colle parfaitement à cette histoire!

    Si tu n'es pas réfractaire à l'anglais, cet abum est à un prix tout fait raisonnable sur amazon.fr

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