Quiconque a vu « Hair » de Milos Forman ne peut nier que l’acteur interprétant George Berger, Treat William, n’a jamais connu la carrière qu’il méritait. Habitué des téléfilms à bas budget ou des films catastrophes moyens (« un cri dans l’océan »), il manifeste toujours un grand charisme et parvient à nous faire passer outre des productions de qualité parfois médiocre.
Sans être mauvais, « Flic ou Zombie », (ou « dead heat » en vo) est une petite série B typique des années 80, avec musique au synthétiseur à l’appui. En outre, il s’agit plus d’un buddy movie, genre à la mode, que d’un film d’horreur. L’ensemble ne se prend d’ailleurs pas très au sérieux, et même s’il y a un peu d’hémoglobine, c’est dû aux impacts de balles, et non aux morsures des zombies.
Notre duo dynamique est donc composé d’un jeune premier tête brulée mais sérieux (treat william), s’habillant en costume cravate, et d’un sosie de Jean Claude Van Damme tout en musculature et en finesse (les autres personnages le traitent d’ailleurs d’arriérés). C’est à la suite d’un braquage de banque où ils ont dû utiliser 50 chargeurs sur deux truands que nos héros vont enquêter sur une firme louche, qui mène des expériences pas très catholiques. Et là, le film vire au drame, avec notre héros qui décède 15 minutes après le début de l’histoire. Par chance, il subira le même traitement que nos pilleurs de banque et sera donc ressuscité.
Un procédé qui n’est pas si rose bonbon qu’il y paraît, puisque les tissus de nos non morts ont la fâcheuse manie de se détériorer en quelques heures, donnant aux cobayes décharnés une apparence de zombie tout à fait sympathique, à défaut d’être convaincante. Les maquillages sont plus amusants que vraiment crédibles, mais au moins ils font sourire !
Avec un tel scénario, l’action prend rapidement le pas sur l’intrigue, les blagues fusent, et le rythme ne faiblit que très peu, alternant scènes de fusillades qui pourraient être classiques (si nos fameux zombies n’encaissaient pas si bien les balles, ce qui donne un côté tout à fait cocasse aux échanges de coups de feu), et les passages plus originaux, comme l’attaque des carcasses d’animaux zombies dans un restaurant chinois.
Techniquement, on est face à un pur produit des années 80, visuellement très connoté, à la photographie inexistante, mais la réalisation et le montage sont très efficaces et apportent un vrai dynamisme à la narration. Il faut dire que le réalisateur n’est pas un amateur… enfin pas tout à fait. Mark Goldblatt, est avant tout monteur, notamment pour James Cameron et ses Terminators, ou encore Paul Verhoeven (il fut d’ailleurs réalisateur de la seconde équipe pour « Robocop »). « Flic ou Zombie » est son premier et avant dernier essai derrière la caméra, puisqu’il réalisera par la suite « the punisher » avec Dolph Lundgren, une adaptation malsaine du comics, bien plus réussie que celle mettant en vedette Thomas Jane, et plus rythmée que « Punisher War Zone ».
Les acteurs quant à eux s’en donnent à cœur joie dans des rôles stéréotypés au possible, mais leur charisme s’impose facilement. En terme de zombies, on peut être un peu déçu. Ils ne sont pas envoûtés comme les premiers morts vivants vaudous, ils manifestent une conscience totale de leur état, et leurs facultés sont amplifiées, puisqu’ils sont quasiment invulnérables. « Flic ou Zombie » n’est donc pas un authentique film de zombies, et reste d’ailleurs axé grand public, mais son postulat de départ et l’énergie qui s’en dégage en font une série B bien bis, qui permet de passer une bonne petite soirée.
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