dimanche 27 décembre 2009

critique du film The Crow d'Alex Proyas


Impossible de parler du film d’Alex Proyas sans en présenter le contexte. S’agissant de l’adaptation du comic book de James’o’Barr, on ne peut que s’attendre à une œuvre sombre. Mais si le premier opus de la saga cinématographique « The Crow » a obtenu le statut de culte, c’est en partie à cause du destin tragique de son acteur principal, le regretté Brandon Lee.

Fils de celui qui donnera ses lettres de noblesse au cinéma d’arts martiaux dans le monde (car quoi qu’on pense de la qualité de ses films, on ne peut nier son influence), Bruce Lee, Brandon a déjà tourné dans quatre productions en tant que tête d’affiche lorsque le tournage de « The Crow » débute. S’il a toujours déclaré vouloir s’éloigner de l’image de son père et ne pas jouer dans le même genre de films, l’acteur a néanmoins donné pas mal de coups de pied jusque-là, et l’occasion lui est enfin donnée de trouver un rôle qui lui permettra de faire exploser son potentiel dramatique.

« The Crow » n’est pas dénué d’action, loin de là, mais sa dramaturgie permet à Brandon d’explorer à fond sa palette d’émotions. Tristesse, mélancolie, colère, fureur, folie…. Autant de sentiments qui apportent une noirceur et une profondeur troublante à une histoire de vengeance qui pourrait être des plus classiques. Un homme qui a été assassiné en compagnie de sa compagne revient d’entre les morts, ressuscité par un corbeau, afin de se venger de ses agresseurs. Un postulat teinté de surnaturel mais sans grande originalité.

Si l’œuvre originale de James’O’Barr est marquée par une ambiance très poétique et un univers graphique en noir et blanc à l’identité très forte, le film d’Alex Proyas, tout en restant fidèle à sa source, va développer un univers à part. Se déroulant dans un univers contemporain plus appuyé que dans le comics, le film se distingue par une utilisation proche du clip des filtres de couleur, qui donne un aspect surréaliste à la ville. Mais Proyas, qui n’est pas un simple poseur, se utilise le visuel pour exprimer les tourments des personnages.

Le manque de moyens est donc habilement contourné, et l’aspect technique très réussi témoigne de l’investissement de toute l’équipe. Mais ce qui fait la force du film, c’est avant tout cette douleur palpable tout au long du récit. La rage du personnage éclate à de nombreuses reprises, notamment à la fin d’une scène de guitare électrique restée dans les mémoires. L’interprétation de Brandon Lee rend l’ensemble poignant. L’acteur trouve ici le rôle de sa vie, prouvant qu’il aurait pu être bien autre chose qu’un acteur de série B. Sans jamais trop en faire, il impose un héros invulnérable et pourtant tellement fragile. Car malgré sa noirceur, « The Crow » est un film humain. Une humanité qui s’exprimera notamment dans les passages où le héros perd son invincibilité.

Il est d’ailleurs à noter que cette perte de puissance sera récurrente dans tous les autres épisodes cinématographiques, alors qu’il n’en a jamais été question dans la bande dessinée. Sans doute pour accentuer le suspense, mais aussi pour nous rappeler que malgré sa résurrection, le personnage reste un humain qui vient rétablir une injustice, et pas seulement une machine à tuer que rien n’arrête.

« The Crow » n’est en effet pas une adaptation case par case du comic. Au-delà de cette perte d’invulnérabilité, la structure du récit n’est pas la même. Proyas fait le choix d’une narration linéaire, allant d’un point A à un point B, alors que le récit d’O’Barr commençait directement par l’introduction du héros, pour ne révéler que dans un flash back lointain les événements précis du drame. Ce choix, plus classique, se révèle très efficace, et rend la détresse du personnage plus palpable, car dès les premières images, on est frappé par la cruauté de son destin.

Néanmoins Proyas livre un film en adéquation avec l’œuvre originale, plus adaptée au format cinéma, mais allant quand même jusqu’à reprendre quelques répliques inoubliables de la bande dessinée, comme le fameux « You’re all goin’ to die » précédant une fusillade dantesque.

L’action n’est pas omniprésente, mais on retiendra quelques passages plutôt violents et bien réglés par Brandon lui-même. On regrettera un final un peu vite expédié, mais c’est l’aspect dramatique qui devait primer, pour ne pas justifier une simple application de la loi du talion.

Comment, enfin, ne pas évoquer la bande originale de Graeme Revell, qui signera également (en reprenant un certain nombre de pistes de cet opus) celle du deuxième film.

Difficile de dire ce que serait devenu le film sans le décès de son acteur principal. Reste que l’ensemble transpire la passion, que l’émotion est omniprésente, et que Brandon Lee, une étoile trop vite disparue, trouve son plus beau rôle.


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