vendredi 4 décembre 2009

Le Procès de Oui Oui - conclusion

Chapitre 5 : Le pantin rageur

Et si l’homme avait dit vrai ? Si ses agresseurs n’avaient pas tué Potiron ? Peu importe : s’ils ne l’avaient pas rendu paranoïaque en le harcelant, il ne serait jamais devenu un tyran, et personne ne l’aurait tué ! Il doit leur faire payer ! Quand à celle qu’il a aimée l’espace d’une nuit… il devra l’oublier. Mais elle peut encore l’aider.Maintenant qu’il est caché, il n’a plus besoin de se presser. Il a le temps de préparer son piège… Achetant les différents éléments petit à petit, dans des magasins différents, le pantin prépare ce qui sera son glaive de la justice… Puis vient le moment. Son mélange est prêt. Sa maîtresse, malgré sa réticence l’accompagne au repaire de ses ennemis. Elle essaie une fois encore de le convaincre, mais finit par renoncer en voyant la lueur dans son regard.

Il s’agit d’un grand hagard. Les fenêtres sont trop hautes pour s’en servir comme échappatoire. Le pantin prend alors soin de bloquer les portes. Personne ne sortira d’ici. A l’aide d’une échelle, il atteint l’une des fenêtres, qu’il ouvre sans bruit. Puis, sans prévenir, il lance ses cocktails molotov sur les crapules qui ont harcelé son ami. Ne leur laissant pas le temps de réagir, il les bombarde, leur coupant toute retraite, s’assurant qu’ils mourront par le feu. Et une fois qu’il ne distingue plus que des flammes, il descend de son échelle. La sirène des pompiers finit par retentir. Il s’en va sans se presser. Les responsables de la mort de Potiron ont payé.

Il ne lui reste plus qu’à dire adieu à celle qui aurait pu être la femme de sa vie, et à disparaître. Mais quand il arrive devant l’appartement, la porte d’entrée, qu’elle vient de faire changer, est défoncée, et l’intérieur est sens dessus dessous. Quelqu’un a écrit sur le mur : Si tu veux éviter que d’autres de tes amis ne meurent, retrouve-moi là où tout a commencé.

Alors qu’il pensait ne jamais retourner chez lui, Oui-oui doit s’y résoudre. Empruntant une voiture, il se précipite à son ancienne demeure. S’engouffrant dans l’entrée, il ne trouve personne au rez-de-chaussée. A l’étage, un mot sur le mur lui conseille d’emprunter la trappe d’accès au toit. Une fois en haut, quelle n’est pas sa surprise de se trouver nez à nez avec… l’homme en combinaison argentée ! A l’extrémité du toit, attachée, se trouve sa dulcinée… A l’autre extrémité, il reconnaît Mirou l’ourse en peluche… Et dans la main de son ennemi, une corde qui retient Zim, le chien de compagnie de Mirou, suspendu dans le vide.

« - Tu n’as plus le choix cette fois, tu vas devoir m’affronter !
- Qu’est-ce que vous me voulez ? Vous n’êtes pas un ami de l’autre zouave du futur, alors qu’est ce que vous voulez ?
- Tu as raison. Je ne suis pas son ami. Je suis là pour réparer ses erreurs. En tuant Potiron, il a déclenché un processus qui à terme, fera de toi le plus grand tueur en série que l’histoire ait jamais connu. Tu as déjà commencé à te salir les mains, et ce n’est qu’un début. Et je suis là pour empêcher qu’il y ait une suite à ton histoire. Je devais également me débarrasser de Bob, le zouave du futur comme tu l’appelles, mais je crois que tu m’as épargné cette peine.
- Qu’est-ce qui me prouve que vous dîtes vrai ?!
- Tu n’as qu’à regarder ça. »

L’homme en combinaison argentée jette sa montre à Oui-oui, qui assiste désemparée au journal de 20 h de l’an 2020… le pantin y apprend qu’il est déjà responsable d’au moins 852 morts et qu’il continue de semer la terreur et la destruction…

« - Si vous dîtes vrai, alors pourquoi toute cette mise en scène ? Pourquoi enlever mes amis ? Et quel est votre nom ? J’aimerais connaître le nom de celui qui veut me tuer.
- Appelle-moi Théodore. J’ai envie de m’amuser un peu avec toi. On va voir si tu es aussi fort qu’on le dit. Je vais te donner la corde retenant Zim. S’il tombe, il mourra, et avec son problème de cœur, Mirou le suivra rapidement. A toi d’éviter que ça arrive.
- Pourquoi je voudrais éviter ça, puisque je suis un tueur si horrible ?
- Parce que malgré le goût du meurtre, tu n’as jamais supporté la disparition de tes proches. Et moi non plus. A mon époque, tu as tué toute ma famille, c’est pour ça que j’ai été volontaire. Maintenant tu vas payer ! »

Sans attendre de réponse Théodore envoie la corde à Oui-oui et un sabre, avant d’en saisir un lui-même, puis il s’avance vers le pantin et tente de couper la corde d’un coup de lame. Le nain de bois n’a que le temps de parer, avant que son agresseur ne lui envoie un coup de lame en plein visage, qu’il esquive en se penchant en arrière. Repoussant Théodore d’un coup de pied, il tente de remonter Zim d’un geste brusque, mais doit stopper son mouvement pour éviter un coup de sabre qui tranche la corde en deux. Oui-oui parvient à rattraper le morceau retenant Zim en plongeant en avant, mais se retrouve sur la pente du toit. Théodore tente alors d’écraser son crâne de son sabre, mais le pantin parvient à éviter l’attaque en roulant sur le côté. Plantant son arme dans le toit, Oui-oui s’y agrippe de toutes ses forces, et se hisse aussi vite qu’il le peut, afin de se redresser en haut du toit. Il en profite alors pour attacher la corde autour de sa taille. Désormais face à son adversaire, il lui envoie estocades sur estocades, visant le ventre, les jambes, le visage, tout en parant les attaques incessantes de Théodore. Ce dernier lui envoie un coup au visage, que le pantin dévie en envoyant son sabre sur le côté, avant de contre-attaquer en attaquant le flanc droit de Théodore, qui pare le coup et enchaîne en frappant le tibia droit de Oui-oui, lui découpant la jambe juste en dessous du genou.

Stupéfait, le pantin tombe en arrière et roule sur le côté, écrasant le pauvre Zim qui succombe sous le poids. Mirou, à qui la scène n’a pas échappé, pousse un hurlement, et s’écroule, emportée par une attaque. Alors que Théodore se prépare à en finir, Un coup de feu brise sa lame. Il se retourne pour distinguer son attaquant, qui lui tire une balle en pleine tête. Son corps sanguinolent tombe sur le pauvre Oui-oui, qui n’a plus assez de force pour le repousser. Quelques instants plus tard, une silhouette familière s’approche et l’aide à se débarrasser de son ennemi décédé. Qu’elle n’est pas sa surprise lorsqu’il reconnaît Double-face !

« - Cette créature qui nous a attaqués après notre évasion, on a réussi à lui échapper. J’ai lancé ma pièce, et j’ai décidé de la pister. J’ai vu qu’elle appartenait à cet étrange personnage en combinaison argentée, qui l’a supprimée pour avoir failli à sa mission. Je suis retourné à mes affaires, et puis j’ai recroisé ce type, et ma pièce m’a décidé à le suivre, et finalement à te sauver.
- Tu n’aurais pas pu mieux tomber… il allait me tuer ! Il a tué mon meilleur ami, et c’est à cause de lui que j’ai été enfermé ! Mais toi, il faut que tu partes, quand la police va arriver…
- Le sort en décidera… oui tu as raison, je vais partir. A bientôt petit. Prends soin de toi ! »

Se servant de son sabre comme d’une béquille, le pauvre pantin s’avance vers sa compagne et lui enlève son bâillon.

« Je ne connais même pas ton nom. Lui lance-t-il.
- Je m’appelle Murray.
- Murray ?! Mais c’est un nom d’homme !
- Mon opération est récente, je me suis habituée à mon nouveau corps, mais je n’ai pas encore trouvé un nom qui convienne…. »

Oui-oui ferme alors les yeux, et pousse Murray en arrière, qui part s’écraser quelques mètres plus bas, sur la palissade du voisin. Il s’avance vers la trappe du doigt en clopinant, un sourire mesquin aux lèvres…


FIN

4 commentaires:

  1. Les aventures spatio-temporelles sont délicats à gérer tant on les utilise à tout va dans les comics, ça m'a surpris de retrouver ceci dans ta fan fiction mais heureusement ça ne nuit pas au récit déjà très riche et bien dosé dans le mélange des genres. La fin est assez drôle est fait un peu penser au cynisme de Ennis. Une découverte surprenante qui sort de l'ordinaire !

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  2. Content que ça t'ait plu. C'est vrai que je me suis amusé un peu tous les genres et des personnages d'univers très différents.

    Comme quoi même avec oui oui on peut verser dans le délire le plus complet... allez c'est reparti pour quelques critiques, et je vais mettre un peu de marvel!

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  3. Sacré Oui-oui ! Une fan fiction pour tous les enfants ! :)

    Batman a du mouron à se faire. Il aura bientôt un nouvel ennemi à combattre ;).

    Sans ça, j'ai bien tripé pour être franc. En même temps, tu t'imagines le p'tit bonhomme qu'est Oui-oui et tu le vois réaliser tout ça, c'est plaisant. Y a pas mal de p'tite chose en vrac qui m'ont fait sourire le "travaillez plus pour gagner plus", la peur du "gauchiste", un Joker pas loin d'être proudhoniste, potiron l'activiste,... c'est pas parfait loin de là et je sais que tu en es conscient mais c'est un challenge remporté, pour ma part.
    Tu as su détourner ce personnage à bon escient et à faire quelque chose qui flirte avec l'état actuel des choses bien que nous sommes en mi-2010 à l'heure que je te lis (ou lisais maintenant).

    Je reviendrais dans le coin. Tchao !

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  4. Merci pour cet avis! Effectivement, non seulement c'est loin d'être parfait, mais d'un point de vue narratif c'est plutôt juste!

    Disons qu'au départ, il y a eu cette idée de faire de Oui-oui un fugitif, puis il a fallu construire une intrigue de polar, avec les poursuites etc, et là je me suis dit qu'introduire des éléments actuels (je l'ai écrit débu 2007, donc les choses n'ont pas trop changé effectivement... ce qui n'est pas si étonnant en 3 ans cela dit) pouvait être intéressant. Et puis en tant que fan de Batman, je ne pouvais pas ne pas introduire arkham!

    Sans compter que ça me laisse la possibilité de réexmploiter Mary Poppins à l'avenir ^^

    Mais disons que derrière cette histoire, il y a la volonté de faire rire, de divertir du moins, je suis donc content si c'est le cas. Après, en terme d'écriture à proprement parler, je m'entraine depuis des années pour écrire des projets plus ambitieux, plus personnels et surtout mieux écrits. sur les dizaines d'écrits que j'ai rédigés, pour le moment, il y en a 1 qui me satisfait, et 2 qui sont en cours de réécriture, ce qui devrait les rendre satisfaisants. Le reste c'est du gribouillage, de l'entrainement, et aussi du bon temps, car je me régale ;-)

    En tout cas, merci encore une fois à celles et ceux qui me lisent!

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