mercredi 23 février 2011

All-Star superman - le dessin animé

Dc et Comics et l’animation, c’est une longue histoire. Superman et Batman ont eu droit à leur série animée, La Ligue de La Justice a eu droit à plusieurs saisons, et ces dernières années, des longs métrages d’animation ont vu le jour. La plupart proposent des histoires originales, mais l’an dernier, Judd Winnick a pu adapter son run Under The Hood, qui narrait le retour de Jason Todd, pour un résultat plus convaincant encore que ne l’était le comic. All-Star Superman s’inscrit dans cette logique, en animant le récit créé par Grant Morrison et Frank Quitely. La bande annonce était rassurante, puisqu’on retrouvait ses repères, l’intrigue étant la même. L’atmosphère graphique laissait par contre davantage de marbre. En effet, Quitely est un dessinateur au style particulier. Ses inspirations cartoons sont évidentes, tant dans sa façon d’illustrer les personnages que d’employer les onomatopées. Le côté imparfait de ses créations leur donne une véritable humanité, qui était tout à fait adaptée au propos. Or, dans le dessin animé, les protagonistes sont trop monolithiques, trop parfaits, trop lisses, trop fades même. C’est particulièrement vrai dans le cas de Superman, dont le physique de boy-scout est trop parfait pour qu’on s’attache à lui. Un choix surprenant, car dans les précédents adaptations de ses aventures, notamment Doomsday, son visage était émacié et lui donnait beaucoup de caractère. Mais pour compenser cette froideur, la responsable du casting vocal a choisi d’employer James Denton, connu pour ses rôles dans Le Caméléon, ou plus récemment Desperate Housewives. D’ailleurs, ce sont principalement des acteurs de séries télévisées qui ont été sollicités, comme Christina Hendricks, échappée de Mad Men pour incarner une Lois Lane plus vraie que nature, ou Anthony Laplaglia, inoubliable Jack Malone de Fbi Portés Disparus, en Lex Luthor. Dans un rôle plus anecdotique, on retrouve John Dimaggio, que les adeptes de Futurama en version originale connaissent bien pour son rôle de Bender. Le comédie avait déjà transformé l’essai en doublant la voix du Joker dans Under The Red Hood, avec beaucoup de succès.


Avec un tel casting, le doublage est évidemment réussi, chacun parvenant sans difficulté à se glisser dans la peau de son personnage, et à lui donner vie. C’est peut être Laplaglia qui livre le meilleur travail : son Lex Luthor exprime une menace palpable, mais aussi la détermination froide et l’ambition dévorante. Musicalement, on appréciera une partition qui sait se faire discrète, mais illustre efficacement l’action, appuyant de façon éclatante le côté épique de certaines scènes. Il faut dire que le matériel d’origine se prête largement à un tel traitement. Chaque épisode adapté dure environ 10 minutes, mais on constate avec regret que certains passages clés de l’intrigue n’ont pas été conservés. L’aventure sur la planète Bizarro était très importante, et immergeait le lecteur dans la solitude du héros, tout en mettant en valeur son intelligence et ses capacités d’adaptation. On n’en verra aucune trace dans le dessin animé. Mais c’est surtout l’épisode à Smallville qui fait cruellement défaut. On y trouvait la scène la plus importante de l’histoire, celle des funérailles, qui en plus d’être particulièrement émouvante, résumait parfaitement l’essence même du héros. A la place, il faut se contenter d’une brève discussion sur une tombe, qui ne possède pas le même impact. Enfin, on regrettera que les scènes mettant en valeur les collègues du Daily Planet, en particulier Jimmy Olsen, n’aient pas été conservées, les seconds rôles perdant ici beaucoup de leur consistance et se contentant de faire des apparitions.  Passées ces déceptions, l’intrigue reste identique, souvent à la case près, on retrouve donc ses marques avec plaisir. Les scènes d’action ont été un peu allongées pour l’occasion, il faut dire qu’elles ne constituaient pas l’essentiel du récit. Mais comme dans le comic, l’intérêt de All-Star Superman, c’est ses personnages. Et même en connaissant l’intrigue, on prend plaisir à suivre leurs péripéties. D’autant plus que malgré un côté trop lisse en ce qui concerne les dessins des protagonistes, les décors sont de toute beauté. Qu’il s’agisse des plans sur la ville, de la forteresse de solitude, ou surtout des plans dans l’espace, le rendu est magnifique. Les scènes se déroulant à proximité du soleil sont splendides  et réellement impressionnantes, et contribuent au côté épique du final.



La dernière partie est très fidèle à ce qu’on pouvait lire, et l’ajout d’un épilogue pour Lex Luthor est tout à fait bienvenu, car il permet au personnage d’évoluer et s’inscrit dans la logique de la ligne All Star. Les fans du comic trouveront immanquablement à redire, parce que certaines scènes importantes ont été supprimées, ou que les dessins sont moins marquants, mais cette adaptation reste réussie, et parvient à retranscrire l’essence du comic, ce qui constitue une formidable occasion de découvrir le travail de Grant Morrison pour ceux qui n’auraient pas lu la bande dessinée. Pour de plus amples précisions sur l’histoire, je vous invite à consulter la chronique sur le comic, juste en dessous.

2 commentaires:

  1. Très bonne analyse, je viens d'avoir le blu-ray et je viens juste de le voir. N'ayant pas lu le comics, je ne peux me prononcer sur celui-ci, mais j'ai adoré son adaptation animée ! Du très très haut niveau à tous les plans, de l'émotion, de l'humour, de magnifiques séquences ... un peu déçu par Lex quand même.

    Vivement des prochaines adaptations de cette qualité

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  2. merci beaucoup! Par rapport à quoi Lex a-t-il été une déception?

    Sinon, la lecture de la bd s'impose largement à présent, les chapitres en plus sont vraiment bons, en particulier le flashback à smallville, qui reste le plus beau moment!

    Dc sort vraiment de bons dessins animés ces dernières années, "batman under the red hood" (chroniqué sur le blog) était également très bon, et en juin, on aura droit à "batman year one"!

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