lundi 26 juillet 2010

Les bourreaux

Aujourd'hui, une petite nouvelle qui n'est ni une fan fiction, ni en lien direct avec ce blog, si ce n'est que comme les articles publiés ici, elle est de moi. Il y a quand même un clin d'oeil que les lecteurs de spiderman 2099 devraient repérer.

***

Noir. Tout était noir. La lune ? Cachée. Les étoiles ? Invisibles. Les nuages avaient envahi le paysage, et rarement nuit avait paru plus sombre. Au milieu des ténèbres, la grande maison de Gabriel, brillant de mille feux, donnait l’impression d’être un phare. Elle se trouvait à l’extrémité d’une impasse longue de 300 mètres. Les maisons avoisinantes étaient avant tout des résidences secondaires et aucune d’elles ne laissait filtrer le moindre jet de lumière.
Gabriel s’était installé dans un bureau à l’étage, dont la grande fenêtre donnait sur le jardin. Il était la seule manifestation de vie qu’on pouvait distinguer dans les environs.
Finalement, il éteignit la lumière et quitta la pièce. Quelques instants après son départ, une silhouette jusqu’alors figée sur le balcon s’engouffra par la fenêtre, s’éclairant d’une lampe torche.
Sans perdre de temps, l’homme entreprit de fouiller le bureau. Il ouvrit les tiroirs et les fouilla en essayant de faire le moins de bruit possible. Sa recherche n’étant pas fructueuse, il sentit l’angoisse et l’énervement l’envahir. Ses gestes devinrent plus brutaux, et rapidement, il fut surpris par le son d’une poignée de porte que l’on tourne. En éclair, la lumière fut allumée, et il se retrouva nez à nez avec le propriétaire des lieux. Même s’il n’était plus dans sa prime jeunesse, ce dernier se jeta sur l’intrus et lui assena un direct en plein visage sans le lâcher. Les deux hommes luttèrent ainsi agrippés pendant quelques instants. Finalement, l’intrus se redressa et plongea sur Gabriel, qui bascula en arrière.
Un craquement horrible précéda un silence de mort. L’homme s’assit et tenta de reprendre son souffle. Il fut alors traversé d’un frisson. Il ne voyait plus Gabriel bouger. Sans trop y croire, il s’approcha. Mais il devait se rendre à l’évidence : il venait de tuer un homme. Ce n’était pas ce qu’il avait voulu… il n’avait fait que se défendre après tout… mais la situation ne plaidait pas en sa faveur. Il venait de pénétrer illégalement dans une résidence privée et avait été attaquée par légitime défense. La panique l’oppressait à présent au point qu’il avait du mal à respirer… si on le trouvait, il serait accusé d’homicide volontaire. Il n’avait plus le temps de réfléchir. Il fallait qu’il s’enfuie.
Il emprunta le même trajet que pour rentrer et arriva rapidement dans le jardin. Il lui fallait à présent traverser la longue impasse. Il avait le souffle court, mais il ne pouvait pas s’arrêter de courir. Lorsqu’il arriva au bout de l’impasse, ses poumons étaient en feu. Mais il avait des préoccupations plus immédiates que la douleur physique : contrairement à ce qui était prévu, la voiture de son complice n’était pas là. Avait-il été trahi ? Il attrapa son téléphone et composa un numéro. « C’est Miguel. T’es où ? »
***

Miguel était assis attablé dans une brasserie. L’endroit était inondé de monde, ce qui créait un bruit de foule des plus désagréables. L’établissement était en plein centre ville, et les salariés travaillant dans le quartier venaient y manger tous les jours de la semaine. C’était la première fois que Miguel venait, et même s’il était certain que c’était aussi la dernière, il devait reconnaître que c’était la planque idéale. Il pouvait observer à loisir sans que personne ne lui prête attention. Brun, légèrement basané, les yeux noisette et de taille moyenne, il avait un physique trop banal pour qu’on le distingue des autres clients. Il fallait néanmoins qu’il se montre discret. S’il regardait quelqu’un de façon trop insistante, il se ferait repérer. Il contemplait un couple assis trois tables plus loin. L’homme était âgé d’une cinquantaine d’années. D’allure athlétique, il portait un costume qui lui donnait un air important. Ses cheveux grisonnaient élégamment, et son visage présentait quelques fines rides. Il était accompagné d’une femme bien plus jeune que lui, arrangée comme un mannequin. Elle semblait fascinée.
Miguel sortir une photo de la poche de sa veste. C’était bel et bien sa cible. Le fameux Gabriel. La femme avec qui il déjeunait à ce moment là n’était par contre pas celle qui tenait son bras et celui d’un de leurs deux enfants sur la photo. Bien sûr, il pouvait s’agir d’un simple déjeuner d’affaires. Mais d’après ce qu’il savait de l’homme, il était plus que probable qu’il s’agissait d’une relation extraconjugale. Ça confirmait les informations qu’on lui avait transmises, mais peu importait, ce n’était pas l’objet de sa présence.
Il en avait vu assez. Il paya et quitta la brasserie.

***

« - C’est Miguel. T’es où ?
- J’ai dû m’éloigner un peu. Il y avait du passage et j’ai eu peur qu’on me remarque. Du coup je suis allé me garer un peu plus loin.
- C'est-à-dire ? Demanda Miguel, anxieux.
- T’inquiète pas pour ça, je serai vite ici. Tu as récupéré les papiers ?
- Non, je…
- Comment ça, non ? S’exclama le complice, hors de lui. Tu sais bien qu’on en a absolument besoin !
- Oui, je sais ! Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévues.
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Il est mort. Déclara Miguel. Maintenant, rapplique, on doit partir avant que quelqu’un n’arrive !
- Non non non ! Il nous faut ces papiers, il n’y a pas d’autre solution ! Il faut que tu y retournes. Sans ça, tout est foutu ! On aura fait tout ça pour rien ! Je sais que tu te sens coupable, mais il faut y retourner !
-…. Ok. Répondit Miguel après quelques instants d’hésitation. Mais sois prêt à me récupérer cette fois.
- Je serai là. Fonce maintenant ! »

Miguel rangea son téléphone portable et rebroussa chemin. La longue impasse qui se présentait à nouveau à lui paraissait bien plus impressionnante que la première fois qu’il l’avait traversée. Les ombres qui la bordaient auraient pu dissimuler une multitude de dangers. Mais il n’avait pas le choix. Il ne pouvait plus reculer. Peut-être aurait-il dû refuser dès le début de s’impliquer dans cette histoire. Après tout, elle n’avait aucun rapport avec lui. Comment s’était-il laissé convaincre ?

***

Miguel se tenait aux côtés d’un homme à l’allure négligée qui semblait en état de choc. Ce dernier ne s’était pas rasé depuis quelques jours. Ses cheveux étaient sales et ses vêtements étaient froissés. Il serrait une tasse de café dans ses mains et fixait un point dans le vide, sans même s’en rendre compte. Miguel observait l’appartement dans lequel ils se trouvaient, sans réellement savoir quoi dire. Il s’agissait d’un studio pour une personne. Il n’était manifestement plus entretenu depuis quelques temps déjà. Les murs étaient jaunis par le temps, des vêtements trainaient par terre et des sacs poubelles remplis jonchaient le sol.
Miguel se sentait gêné comme jamais il ne l’avait été. Mais il était hors de question qu’il s’en aille. Les circonstances ne lui laissaient pas le choix.
Le silence pesant ne faisait qu’accroître son malaise, mais il avait beau chercher, il ne savait pas quoi dire. Finalement, l’homme se tourna cers lui et commença à parler :

« - Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait, mais vous auriez dû me laisser finir. C’était la meilleure solution.
- Je… je sais que ça ne me regarde pas, mais pourquoi ? Demanda Miguel.
- Je comprends que vous vous posiez des questions. Je vous dois bien quelques réponses après tout. Je peux déjà vous dire mon nom. Je m’appelle Raymond.
- euh… moi c’est Miguel.
- Pas la peine que je vous dise autre chose que mon nom. Je n’ai plus de vie.
- Qu’est-ce que vous voulez dire ? Je ne comprends pas.
- Pourtant c’est simple. On m’a pris ma vie. Je n’ai plus rien.
- Une faillite ?
- Non, plus grave. Une faillite, c’est le hasard. Moi j’ai été piégé. Ce qui m’arrive n’a rien d’un hasard, c’est le résultat du travail d’un homme. Ce pourri savait ce qu’il faisait, et maintenant regardez dans quel état je suis !
- Mais si vous êtes victime d’une injustice, reprit Miguel, il y a des lois, il y a des moyens de réparer ça !
- Vous ne comprenez pas. Il a des relations. Même si j’avais les preuves, je ne pourrais rien faire.
- Personne n’est intouchable.
- Vous êtes naïf. Ce Gabriel m’a volé ma vie, et maintenant, c’est trop tard. »
Raymond posa sa tête dans ses mains et éclata en sanglots.

***

Il était 21 heures. Il faisait nuit. Et Miguel aurait déjà dû être chez lui. Mais il aimait visiter seul les logements qu’il devait vendre avant de les montrer à des acheteurs potentiels. Aujourd’hui, plus que jamais, alors que les ventes se faisaient si rares, il voulait mettre toutes les chances de son côté. L’appartement dans lequel il se trouvait possédait quelques atouts qu’il espérait bien mettre en valeur. Il s’agissait d’un T2 de 60 m² situé au 3ème étage d’un immeuble qui en comptait 8. La chambre était spacieuse, et la pièce principale paraissait vraiment agréable. Une fois l’examen des lieux fait, Miguel s’installe dans un fauteuil. Il retardait souvent le moment de rentrer chez lui. Ce n’était pas la solitude qui l’effrayait. C’était sa solitude. Et il ne pouvait plus la nier dans son petit appartement. Il ne s’épanouissait pas dans son travail, mais au moins, il ne pensait plus à tous ses projets avortés, ses espoirs laissés de côté, sa singularité oubliée. Non, son travail n’était pas un exutoire mais bien un assommoir. Et pour le moment, il n’avait pas trouvé d’autre moyen pour éviter de faire le point sur sa vie. Il se rendit compte qu’il était en train de faire ce qu’il détestait. Il se leva et commença à remettre de l’ordre. Alors qu’il se préparait à partir, il entendit un bruit qui le terrifia en provenance de l’appartement qui se trouvait juste au dessus.
C’était comme si ce fracas l’avait ramené plusieurs années en arrière. Il n’était encore qu’un enfant. Il jouait tranquillement devant la télévision. Un bruit sourd retentit, mais il n’y prêta pas attention. C’était l’heure du dessin animé qu’il détestait, celui pendant lequel sa mère le faisait goûter de manière à ce qu’il ne s’énerve pas en le regardant. Pourtant, il n’était pas en train de manger des gâteaux fourrés au chocolat en buvant un verre de lait. Sa mère n’oubliait jamais le rituel. Il commença à s’inquiéter et l’appela. Mais il avait beau crier, elle ne répondait pas. Il alla dans la cuisine. La première chose qu’il aperçut, c’était une paire de pieds qui pendait dans le vide. Il resta interdit quelques instants, ne comprenant pas bien ce qu’il se passait, puis hurla à s’en casser la voix.
Le bruit qu’il venait d’entendre lui rappelait celui qu’il avait entendu ce jour-là. Et s’il s’était passé quelque chose ? Il ne pouvait pas rester là sans rien faire. Il sortit de l’appartement en courant et grimpa les marches quatre par quatre.
Il tambourina contre la porte, mais voyant qu’on ne lui répondait pas, il l’enfonça d’un coup de pied. Une fois encore, la première chose qu’il vit c’est le bas d’un corps qui se secouait dans le vide. Sans réfléchir, il attrapa une chaise et y posa les pieds de l’homme. Puis, il grimpa à son tour sur un tabouret et décrocha la corde, avant d’installer la personne sur un fauteuil.
Une fois qu’ils eurent repris leur souffle, Miguel proposa de faire un café. Il posa une tasse chaude dans les mains de l’homme, et avala le sien d’une traite. A présent, qu’allait-il pouvoir dire ?

***

Miguel venait de rejoindre la maison de Gabriel. Il lui fallait à nouveau s’introduire dans le bureau. Il grimpa une fois de plus jusqu’au balcon et rentra par la fenêtre. Il tenta de ne regarder que le bureau, mais les pieds de sa victime dépassaient sur le côté. Il ne tarda pas à trouver l’enveloppe que lui avait décrite Raymond. Alors qu’il allait partir, son regard croisa celui inanimé de Gabriel. Ses yeux livides lui renvoyèrent l’image du corps de sa mère pendu qui se balançait devant lui. Il sursauta en voyant Gabriel tressaillir. Il n’était pas mort. Que devait-il faire ? Il ne pouvait pas laisser mourir quelqu’un, mais pouvait-il s’en tenir à ses principes quand la personne risquait de le dénoncer aux autorités ?
Il ne voulait pas le tuer, mais il ne voulait pas non plus finir en prison. Finalement, il prit un téléphone sans fil qui se trouvait sur le bureau et le déposa dans la main de son ennemi. « Tu es le seul à pouvoir te sauver ». Il se dirigea ensuite vers la fenêtre et ne put s’empêcher de jeter un dernier regard à l’homme qu’il avait laissé gésir à terre. En voyant son visage tordu par la douleur, il eut l’étrange impression qu’il lui était familier. Mais ça n’avait aucun sens. Il prit une profonde inspiration et s’éloigna de la maison. Puis il s’enfonça dans les ténèbres de l’impasse.

***

Avant l’enterrement de sa mère, le père de Miguel l’avait emmené au funérarium.

« - Tu vas pouvoir dire au revoir à maman.
- Non ! Je ne veux pas lui dire ! S’écria l’enfant.
- Moi non plus. Mais c’est la dernière fois qu’on va la voir.
- Non, je ne veux pas !
- Calme-toi ! Tout le monde nous regarde. Tu ne veux pas venir ? D’accord, reste là. Mais ne te fais pas remarquer ! »

Sans rien ajouter, son père ouvrit la porte et s’enfonça dans la pièce. Pris de paniquer, Miguel se glissa derrière lui avant qu’il ne referme. Il se trouvait à présent dans ce qui ressemblait à une grande chambre. Les murs rouge sombre et l’éclairage faible ne faisaient qu’accroître son sentiment d’oppression. Il y avait un grand lit à baldaquins au centre de la pièce. Sa mère y était allongée, comme si elle dormait. Son père se tenait déjà au dessus d’elle, mais il lui fallut plus de temps pour oser s’approcher. Il avait peur que sa mère ne se mette soudainement à bouger. Après quelques minutes, il fit quelques pas en direction du lit. Il distingua enfin ce visage qu’il connaissait si bien. Pourtant, il eut du mal à la reconnaître. Ses yeux étaient embués de larmes, mais il était certain que ce n’était pas sa mère. Ce n’était pas ses traits. Cette pensée le paralysa à tel point qu’il eut du mal à respirer. Il avait l’impression de ne plus réussir à reprendre son souffle.
Une sensation qu’il retrouva en courant dans l’impasse ténébreuse. Alors qu’il pensait s’arrêter quelques secondes pour reprendre sa respiration, le bruit des sirènes qui s’approchaient l’obligea à renoncer à cette pause. Des voitures de police se dirigeaient à présent dans sa direction. Il n’avait plus le choix, il devait faire demi-tour. Peut-être parviendrait-il à trouver une issue vers un jardin voisin. Il fallait qu’il trouve une sortie ! Il fallait qu’il sorte de la chambre funèbre ! Mais ses larmes l’empêchaient de distinguer la poignée de la porte. Alors qu’il s’agitait, sans parvenir à un résultat, une main ferme saisit son poignet.
On l’avait plaqué au sol, et à présent on le menottait. Il n’avait même plus la force de se débattre et se laissa faire. On le fit monter en voiture. La sonnerie d’un téléphone le ramena au jour des résultats de son bac. Il se tenait devant le panneau des résultats lorsque son téléphone sonna. En voyant qu’il s’agissait du numéro de son père, il prit quelques instants de réflexion. Finalement, il décida de ne pas décrocher.

***

Après l’enterrement de sa mère, Miguel avait senti son père s’isoler progressivement. La complicité qui les unissait avait céder la place à des échanges sans chaleur. C’était comme si son père évitait sa compagnie. Un jour, alors qu’il passait devant la chambre de ses parents, il entendit ce qui ressemblait à un sanglot. Il poussa doucement la porte, et découvrit son père qui pleurait, assis sur le lit. C’était la première fois qu’il voyait celui qui l’avait élevé manifester ainsi sa peine. Même au cimetière, il ne s’était pas épanché ainsi.
Miguel avait l’impression d’être un voyeur. Un frisson de dégoût le parcourut, et il s’éloigna en silence. Il commençait à s’habituer à la solitude, et il devrait la supporter jusqu’à aujourd’hui.

***

Les policiers avaient installé Miguel dans un bureau. Il n’arrivait pas à se concentrer sur ce qui lui arrivait. Les souvenirs se bousculaient dans sa tête, sans qu’il comprenne vraiment pourquoi. Il repensa à la dernière fois qu’il avait vu le visage de Gabriel. Il lui avait paru tellement familier. En fait, le visage tordu par la douleur de sa victime lui rappelait celui de son père qui pleurait. La ressemblance lui parut alors tellement évidente qu’il en vint à se demander si Gabriel et son père… après tout, cela faisait des années qu’il n’avait plus eu la moindre nouvelle de son père. Il l’avait cru mort, mais peut-être qu’il avait refait sa vie… Et si Gabriel était vraiment son père ? Non, c’était impossible. Une rencontre pareille n’arrivait pas par hasard.
Il expliqua une fois encore toute l’histoire aux enquêteurs. Mais chaque fois qu’il évoquait Raymond et l’appartement dans lequel il l’avait rencontré, on lui répondait que personne n’habitait là-bas. Dans une pièce voisine, Raymond attendait, assis. Il était rasé, coiffé, et portait un costume élégant. Un agent de police l’interpela :

« - Venez monsieur, on va vous montrer l’homme qu’on a trouvé chez votre père. Lui ne vous verra pas, mais il faudra que vous fassiez bien attention, afin que nous soyons sûrs que c’est lui que vous avez vu.
- D’accord. On m’a dit qu’il avait dérobé des documents à mon père. Vous savez de quoi il s’agissait ?
- Oui, il avait sur lui le testament de votre père.
- Le testament de mon père ? Mais comment… pourquoi ?!
- On pense qu’il comptait le modifier.
- Mais comment a-t-il sur ? S’écria Raymond. Il a tué mon père pour un testament ? Mais comment l’a-t-il connu ?
- Je comprends votre colère. Quand vous l’aurez identifié, vous pourrez rentrer vous reposer. Venez avec moi. »

Raymond reconnut immédiatement comme l’assassin de son père. On vérifia qu’il allait bien, puis il rentra chez lui.
Les murs de son appartement étaient recouverts de photos. Certaines le montraient avec Gabriel. Sur d’autres, on voyait Gabriel et Miguel enfant/
Raymond sortit un document d’une de ses poches.

« Je lègue toute ma fortune à mon fils, Miguel Bal, dont je n’ai pas su m’occuper après la mort de ma première épouse. J’ai conservé des documents permettant de le retrouver, ainsi que les documents prouvant nos liens de parenté ».
Raymond s’empara d’un briquet et brula le testament.

***

Raymond sourit. Effectivement, ce plan pour piéger son demi-frère avait tout pour réussir. Il se débarrasserait de lui, profiterait de la confusion pour échanger son testament trafiqué avec celui de son père quand les policiers le lui montreraient, et hériterait de ce qu’il méritait sans attendre que le vieux se décide à mourir. Il passa la corde autour de son cou et lança un carton rempli au sol. Quelques instants plus tard, il entendit des bruits de pas dans les escaliers. Cet imbécile de Miguel allait venir le sauver, comme il l’avait prévu. Il n’avait pas le choix. Il fallait maintenant qu’il mette en scène son suicide, avant que son demi-frère n’arrive. Il poussa le tabouret et se secoua dans le vide. Alors que la corde lui serrait le coup, il entendit quelques coups à la porte. Cette fois, c’était le moment, Miguel allait rentrer le sauver, et il n’aurait plus qu’à le convaincre, comme il l’avait si bien imaginé ! Mais contrairement à ce que pensait Raymond, personne ne rentra. Miguel avait fait le choix de se détourner… Il voulait crier, mais la corde serrait trop fort son cou pour qu’il émette le moindre son. Rapidement, tout devint flou. Il lutta quelques instants, puis ferma les yeux. Tout était fini.


FIN

7 commentaires:

  1. Pas mal. Y a de bonne chose. J'aime assez le côté flash-back et le rebondissement final alors que je m'attendais à ce que cela se termine basiquement.

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  2. Merci pour ton commentaire! J'ai écrit ça un peu comme un exercice stylistique avant tout, travailler la forme pour exprimer le fond comme il se doit, et je dois dire que j'aime bien me donner des objectifs comme ça.

    Content que la fin t'ait un peu surpris!

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  3. Hello,

    On voulait vous laisser un lien pour un article sur Batman comme on suit les aventures du chevalier noir aussi sur votre blog mais comme je n'ai pas trouvé le formulaire de contact je vous le laisse ici:
    http://freakosophy.over-blog.com/article-batman-et-in-arkham-ego-54600907.html

    Bonne continuation

    Freako

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  4. Bonjour et merci pour le lien! Très bon artcle au passage.

    Je mets un lien vers votre blog (dont le concept me plait) dans la colonne principale. Bonne continuation!

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  5. Super nouvelle, ton récit en perpétuel mouvement (chronologique) nous fait voyager à travers (et comprendre) la vie de Miguel, un thriller bien ficelé et efficace bravo !

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  6. merci, ça fait plaisir! J'aime ben tenter une approche intimiste, mais la difficulté c'est de doser: il ne faut pas tomber dans le pathos, ni perdre le fil du récit qui reste un thriller effetivement!

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  7. When someone writes an piece of writing he/she keeps the image of a user in his/her brain that how a user can
    be aware of it. Thus that's why this piece of writing is perfect. Thanks!

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