mardi 17 mai 2011

Tintin contre les nains aphrodisiaques volume 2 épisode 3

Episode 3 : the Dead Knight

Le capitaine Haddock était assis sur un rocher parlant.

« - Tu pourrais arrêter de poser tes fesses sur moi ?
- si jamais je trouve le bachibouzouk qui se moque de moi, je me charge de lui faire passer l’envie de rire !
- Mais je te dis que personne ne rit ici ! Insista le rocher.
- Mille milliards de mille sabords ! Je sais très bien que les rochers ne parlent pas !
- Si tu en es si sûr, lève-toi et regarde moi dans les yeux.
- Bon ça suffit ! Si je me lève je vais te trouver moule à gaufres ! Tu vas regretter de t’en être pris au capitaine Haddock ! »

Joignant le geste à la parole, le marin au long cours se redressa et scruta les environs. Mais il avait beau chercher, il n’y avait personne. Personne à part ce rocher dont la bouche bougeait. Il dut se rendre à l’évidence : c’était bien cette grosse pierre qui lui parlait. La vraie question à présent était de savoir s’il devenait fou ou s’il était en train de rêver. Etait-ce une manifestation de son inconscient ? Il n’y avait qu’un moyen d’en avoir le cœur net :

« - Es-tu mon for intérieur ?
-  ça me ferait mal ! Je suis Claude le rocher, mais tu peux m’appeler Cloclo le roc.
- Par la barbe de Hugues Auffray ! Mon seul ami est un rocher maintenant !
- Me dis pas que tu comptes rester là maintenant ?!
- Tonnerre de Brest ! Tu me repousse toi aussi ?
- Mais non, c’est juste que tes potes sont pas loin, et je crois qu’ils ont des soucis.
- Quoi ? David est là ? Avec Tintin ?
- Oui mais plus pour longtemps.  Y a des mecs bizarres qui ont l’air de préparer un mauvais coup.
- J’arriiiiiiiiiiiiiiiiiive Tintin ! »


 Quelques instants plus tard, le capitaine Haddock revint sur ses pas pour demander à Cloclo le roc dans quelle direction il devait se diriger. Ces informations lui permirent, après quelques minutes de course effrénée, d’apercevoir Tintin qui aidait le Hoff à se relever. Il leur sauta dans les bras et tous trois roulèrent par terre.
« Mais enfin, un peu de tenue ! » S’exclama Tintin. En relevant la tête, le jeune homme constata que sans l’intervention de son ami, il aurait été décapité par le chapeau d’un Dupond qui était à présent planté dans un tronc d’arbre. En effet, plusieurs dizaines de Dupond et Dupont s’avançaient, l’air menaçant.
« David a perdu sa voix à force de pleure, Capitaine ! Il faut absolument qu’on s’enfuie le temps qu’il la retrouve ! »
Le trio se précipita vers un panneau indiquant que des grizzlys attaqueraient tout intrus franchissant leur sol. Ils avaient conscience que ce serait dangereux, mais rien n’aurait pu les préparer à cette épreuve. Les grizzlys étaient non seulement enragés, mais aussi innombrables.
Chaque pas était synonyme de coups de griffes potentiellement mortels, et ils durent faire appel à toutes leurs ressources pour ne pas être blessés. Derrière eux, les Dupond et Dupont, plus rigides, éprouvaient davantage de difficultés, et plusieurs d’entre eux furent déchiquetés. Le Hoff avait trouvé une méthode incroyable, ressemblant à une sorte de saute-mouton ponctué d’un moonwalk sur le dos des ours. Tintin et le capitaine tentèrent de l’imiter mais manquèrent de se tuer. Ils décidèrent de se faufiler avec moins d’éclat mais plus de sécurité. Finalement, ils atteignirent une petite clairière et se cachèrent dans des buissons. Les Dupond et Dupont survivants passèrent sans les voir.
Après quelques minutes, ils sortirent, soulagés. Mais à peine avaient-ils quitté leur cachette que trois individus masqués jetèrent un lourd filet sur eux. Ainsi piégés, ils ne purent qu’assister impuissants à leur capture. Les Dupond et Dupont avaient une lueur de meurtre si vive dans le regard que Tintin ne reconnaissait plus ceux qui avaient été autrefois ses amis. Mais étaient-ce vraiment eux ? Après tout, il avait tout à fait pu côtoyer une dizaine de Dupond et Dupont différents au fil des années, sans même s’en rendre compte. Mais ça n’avait plus d’importance. Qui qu’aient été ces gens, ils n’étaient plus ses amis. Sa réflexion fut stoppée par un coup de coude du capitaine Haddock qui le fixait avec une intensité inhabituelle. Troublé par son regard perçant, Tintin en vint à se demander si ce dernier n’essayait pas de communiquer avec lui par télépathie. Il le fixe à son tour et pensa très fort « Capitaine, pouvez-vous entendre mes pensées ? ». En réponse, il obtint un cri de son ami qui lui demanda de bien vouloir retirer son pied de son estomac.
Tout à coup, les agresseurs cessèrent de les traîner.



« - On est assez loin maintenant. Lança Dupond.
- Je dirais même plus, ajouta Dupont, on est assez loin pour que personne ne nous entende.
- Personne ne vous entende faire quoi, bande de bachibouzouks ?
- Capitaine, voyons ne les énervez pas !
- Laissez, tintin. Coupa Dupond. Il est temps que votre ami sache.
- Je dirais même plus, il est temps que votre ami sache qu’on va se débarrasser de lui.
- Tonnerre de Brest, si c’est une plaisanterie, elle n’est pas drôle.
- ça n’a rien d’une plaisanterie capitaine.
- Je dirais même plus capitaine, on ne plaisante pas. Nous avons toléré vos crises  de sang et votre insolence jusque-là, mais maintenant que nous sommes officiellement ennemis, ça a assez duré. »

Sur ces mots, Dupond leva sa canne au dessus de la tête du capitaine Haddock, d’un air menaçant. Mais avant qu’il n’ait eu le temps de l’abattre, Dupont lui enserra la tête et lui brisa la nuque.

« - Assassin, va-nu-pieds ! Ectoplasme !
- C’est comme ça qué vous rémercier oun ami ? S’exclama le général Alcazar qui venait de retirer son masque de Dupont.
- Général, je suis très heureux de vous voir ! Intervint Tintin. Néanmoins, il me semble que vous nous devez des explications.
- Bien soûr ! répondit le général en libérant ses amis. Mais avant tout, y’aimerais démandar oun autographe à David Hasselhoff. Y peut être, si ce n’est pas trop démandar, oune pétite chanson.
- Vous savez, lança le Hoff, il n’y a rien qui me comble davantage de bonheur que de faire plaisir à mes fans. Malheureusement, les disputes de vos amis m’ont tellement fait pleurer que j’en ai perdu ma voix.
- Mais…. Mais…. David ! S’écria Tintin. Vous parlez ! Votre voix est revenue !
- Mais c’est vrai ! » Hurla le Hoff avant de se lancer dans l’interprétation d’un de ses tubes les plus célèbres, le réjouissant « Hooked on a Feeling ».
Le petit groupe dansait avec une énergie incroyable quand alcazar attira leur attention sur l’arrivée d’une véritable armée de Dupont et dupond.


 « - Yo mé souis infiltrar parmi eux pour vous sauvar ! Et c’est ce qué yé vais faire. Fouyez pendant que yo les rétiens !
- Non, il est hors de question qu’on vous abandonne. Lança Tintin.
- Je refuse également de laisser un fan se sacrifier ! Ajouta le Hoff.
- No ! Vous en particuliar, vous no dévez pas tomber entre leurs mains, sinon mon sacrifice n’aura servi à rien !
- Par le crachat du capitaine Crochet, il a raison, il faut qu’on parte ! »

Et c’est la mort dans l’âme que le trio s’échappa. Alcazar décida de ne pas perdre de temps et se précipita vers le groupe en criant. Il plongea sur l’un d’eux, et en roulant au sol, ils firent tomber les autres. Il se releva d’un flip avant puis envoya un crochet droit au visage du Dupond le plus proche, puis il bascula sur le côté et assomma un autre de ses agresseurs d’un puissant revers. Alors que l’un d’eux s’élançait vers lui, il coupa son souffle et son élan d’un coup de pied dans l’estomac. Il sauta alors genoux en avant vers deux adversaires, les expédiant au sol avant de les rouer de coups de poing. Voyant qu’un petit groupe profitait du chaos pour se lancer à la poursuite de ses amis, il étendit les bras perpendiculairement à son corps et chargea, renversant tous ses adversaires sur son passage. Puis il plongea vers le  groupe afin de compenser le retard de sa course. Mais lorsqu’il atterrit sur eux, il sentit une violente douleur sur le côté : un des Dupont venait d’enfoncer sa canne dans son rein, et il perdait désormais beaucoup de sang.
Il se releva difficilement et comprit que le temps était un luxe qu’il ne possédait désormais plus. S’il voulait sauver ses amis, il devait s’assurer qu’aucun moustachu ne quitterait cet endroit. Jamais. Il se rua sur eux et les enserra. Une fois certain qu’ils étaient tous sous lui, il dégoupilla une grenade, puis s’éteint lorsqu’elle s’alluma dans une explosion.
Une fois la nuit tombée, Tintin, le capitaine Haddock et David Hasselhoff comprirent qu’ils étaient en sécurité. Du moins pour le moment. Mais leur séjour dans la forêt avait duré des mois entiers, et le pouvoir des Dupond et Dupont était désormais tel qu’ils n’étaient pas en mesure de contrecarrer leur plan, même avec le soutien du Hoff.
Il ne leur restait plus qu’une solution : ils devaient construire une machine à remonter le temps. Exploitant les matériaux de la forêt, ils parvinrent à leurs fins après à peine quelques semaines. Alors qu’ils se préparaient à retourner dans le passé, Tintin remarqua que Milou rongeait ce qui ressemblait à un très très gros os. En s’approchant, il constata qu’il s’agissait du visage à moitié déchiqueté du général Alcazar. Il tomba alors à genoux et se mit à pleurer. Le Hoff et le capitaine l’aidèrent alors à enterrer celui qui les avait sauvés.

« - Tintin, je pense que vous devriez dire quelques mots. Déclara le capitaine Haddock. Après tout, c’est vous qui le connaissiez le mieux.
-  et je pourrais chanter une chanson ! S’écria David.
- Oui, je vais dire quelques mots. Le général Alcazar était une brute sanguinaire, un homme sans pitié et être sans culture. Les règles les plus primitives de syntaxe et de conjugaison lui étaient inconnues, et il maltraitait notre langue avec une insolence des plus insultantes. Il buvait trop, il fumait trop et par-dessus tout, il parlait trop. Mais c’était quelqu’un de courageux, et si vous étiez suffisamment chanceux pour qu’il ne vous condamne pas à mort, il était d’une générosité sans limite. Il va me manquer.
- Mais j’y pense, coupa le Hoff, on pourrait se servir de la machine à remonter le temps pour empêcher sa mort !
- Non petit.
- Je ne comprends pas !
- Parce qu’il n’est pas un héros. Expliqua Tintin. Il est un kamikaze, un chevalier qui vivait pour se sacrifier. Il est l’ami qu’on a mérité, mais pas celui qu’on voudrait. C’est un cadavre outil, un mort utile, un dommage collatéral, un chevalier mort.



Fin de l’épisode 3

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