vendredi 30 avril 2010

Powerless - Le pouvoi des rêves

Et si nos super-héros préférés n’avaient jamais bénéficié de ce qui a fait d’eux des surhommes ? Si Peter Parker n’avait pas eu de sens d’araignée et de réflexes spectaculaires ? Si Matt Murdock n’avait eu ni sens radar, ni sens surdéveloppés ? Si Wolverine n’avait pas de facteur auto-guérisseur ni de griffes intégrées à son corps ?
Ce sont toutes ces questions et bien plus encore auxquelles « Powerless » (« Le Pouvoir des rêves » en français) se propose de répondre.
Un héros est-il un héros parce qu’il a des supers pouvoirs, ou est-ce que l’héroïsme est en lui ? C’est à travers les yeux d’un psychologue sortant du coma, le docteur Watts, que l’on va suivre les destins de nos protagonistes.


Peter Parker est un élève brillant dont le bras a pourri suite à la morsure d’une araignée radioactive. En stage dans les industries Stark, il se voit mis dans la confidence d’un projet confidentiel par Tony Stark lui-même : l’armure d’Iron Man, un projet mené pour le gouvernement. Cette connaissance va attiser l’intérêt d’un autre industriel, Norman Osborn.

Logan est un assassin. Enfin, il n’en est pas sûr. Souffrant de troubles de mémoire, il va tenter, avec l’aide du docteur Watts de découvrir s’il est un meurtrier ou un bouc émissaire, tout en luttant contre des tueurs sans merci.

Matt Murdock, avocat au barreau, et victime de cécité, défend Frank Castle, accusé d’avoir assassiné le meurtrier de sa famille. L’affaire semble impliquer Wilson Fisk, un riche homme d’affaires ; et bien vite, l’avocat et ses proches vont faire l’objet de pressions importantes.

Les intrigues se déroulent en parallèle, sans qu’aucune ne soit jamais privilégiée au détriment des autres. Et si chaque histoire est différente, elles ont des caractéristiques communes. Les auteurs ont parfaitement saisi la substance de chaque personnage, et, tout en se les appropriant, les écrivent dans le respect de leur identité.

Le suspense est omniprésent, les issues sont incertaines, et il est difficile de lâcher le livre avant le mot « fin ». « Powerless » est un festival d’émotions, qui fait sourire, coupe le souffle, rassure, et se montre réellement poignant. Les dialogues sont très bien écrits sans être trop descriptifs. La maturité de l’écriture se ressent par l’émotion véhiculée sans que les mots soient toujours nécessaires.


On sent que les auteurs aiment leurs héros, même s’ils n’ont pas peur de les faire souffrir. Mais la grande force du récit est de ne pas être qu’une adaptation d’histoires existantes dans lesquelles on verrait les héros sans pouvoirs. Les situations sont originales, tout en respectant les relations entre les différents personnages.

Voir un Norman Osborn sans costume terroriser un jeune Peter Parker stagiaire fait froid dans le dos. Assister aux tentatives d’intimidation d’un Wilson Fisk plus déterminé que jamais a faire abandonner un avocat aveugle met encore plus mal à l’aise. Le twist final, bien loin de n’être qu’un clin d’œil aux fans, remet en perspective l’ensemble du récit. Les dessins de Michael Gaydos sont la cerise sur le gâteau, et son style très particulier achève d’apporter la part d’humanité indispensable à nos héros. Une histoire de fans, faite pour les fans, bourrée de qualité et tout simplement incontournable !

jeudi 29 avril 2010

Daredevil - Redemption

« Cte histoire se passe dans un petit patelin. Le genre de coin où tout le monde se connaît et tout se sait. Le genre Twin Peaks, où tout le monde a quelque chose à cacher. Et les secrets qui vont nous être révélés n’ont rien de mignon. De quoi faire hérisser vos poils. Meurtre d’enfant, ni plus, ni moins…


Voilà de quoi on accuse un jeune sataniste à la réputation pas vraiment enviable. Rapport à ses parents. Père absent, mère obèse qui ne sort plus de chez elle depuis des années…. Une famille dont tout le monde cause mais personne ne parle. Pas étonnant que le gosse ait mal tourné et ait fini par craquer.

Et cet avocat qui vient de la ville… ce Murdock. Costume à 1000 dollars et petit accent qui ne trompe pas. En voilà un qui attend du « monsieur ». Un avocat aveugle. On aura tout vu si vous me permettez l’expression. On n’aime pas trop les gars dans son genre par chez nous. Ceux qui fourrent leur nez là où ils devraient pas et qui croient pouvoir nous en apprendre.

Ce rouquin s’est mis en tête que le sataniste était innocent. Que le père du gosse assassiné aurait fait le coup. Tu m’en diras tant. Et la poupée blonde qui l’accompagne a l’air au moins aussi déterminée. Mais le pire, c’est ces histoires de type en collants rouges qui se ballade sur les toits la nuit. Cet endroit est en train de devenir un enfer, et tant que le gosse aura pas payé pour son crime, les choses sont pas prêt de s’arrêter. »

Voilà une histoire datant de 2005 que Panini n’a, de façon scandaleuse, pas jugée digne d’être publiée pour les lecteurs français. On peut s’interroger sur la pertinence de cette politique éditoriale quand on sait que le très moyen « Battling Jack Murdock » a été traduit dans la langue de Guillaume « Porteras-tu un pull sur l’épaule » Musso.

Raconté sous forme de flashback, l’histoire se déroule en parallèle du run de Bendis, puis 5 ans avant. L’originalité de « Redemption » est de ne pas être un récit de super-héros. Le titre « Mat Murdock Redemption » serait d’ailleurs plus approprié, puisque c’est l’avocat qui va tenter de venir en aide à quelqu’un. Portée par les dessins d’un Michael Gaydos en grande forme, l’intrigue est plutôt contemplative.

Loin des affrontements violents contre un Bullseye ou les combats de volonté contre le Caïd, « Daredevil Rédemption » est un drame humain, qui nous rappelle la mesquinerie humaine. L’identité du tueur n’est pas trop un mystère et ne constitue pas l’intérêt principal de l’intrigue.


C’est le poids des représentations sociales et le manque de compassion qui parsèment le chemin de la rédemption qui interpellent. Peu présent, Daredevil le héros ne résout jamais rien. Ses apparitions créent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent.

Le ton résolument réaliste de l’ensemble rend le drame qui se joue réellement poignant. L’écriture est de grande qualité, et même si « Daredevil Rédemption » n’est pas d’une importance considérable dans la continuité des aventures du héros cornu, sa lecture est vivement conseillée aux fans.

mercredi 21 avril 2010

Zombie Honeymoon

Voilà un film qui peut laisser perplexe, au moins dans un premier temps. La jaquette semble présenter le film comme une sorte de comédie, avec cette jeune femme souriante, dans les bras de son petit ami mort vivant plutôt décontracté.


Et lorsque le film commence, l’ambiance est effectivement plutôt légère. On constate également rapidement le manque de moyens : très peu de décors, des acteurs qui se comptent sur les doigts d’une main. Et pourtant, jamais le film ne donne l’impression d’être un de ces films réservés au marché du dvd uniquement, vite emballés.

La passion de l’ensemble de l’équipe est palpable du début à la fin. Le réalisateur, qui signe également le scénario, a eu à cœur de livrer une histoire bien écrite, avec des personnages loin des caricatures habituelles, auxquels on s’attache parce qu’ils sont humains. « Zombie Honeymoon » n’est par contre pas du tout une comédie. Au contraire, il s’agit d’un drame poignant.


Finalement, il ne s’agit de rien d’autre que du combat d’un couple contre la maladie. Comment continuer à aimer l’autre et à l’aider quand on le voit s’éteindre tout doucement, en particulier dans le cas de notre jeune couple fraîchement marié, avec ce jeune Apollon qui devient lentement mais sûrement un morceau de chair en putréfaction ? Ce traitement peu commun du film de zombie, aussi bien traité soit-il, n’est pourtant pas inédit. On pense en particulier à « Moi, Zombie, chroniques de la douleur », qui voyait un jeune homme mourir de sa transformation en zombie, mais aussi au « mort vivant », film de 1974 qui voit un vétéran du vietnam retourner chez sa famille (il était ici question de l’acceptation de la mort).
Néanmoins, les partis pris audacieux du film en font une réussite, une œuvre attachante, dont l’issue inéluctable est tout simplement poignante. Les deux acteurs principaux livrent des compositions plus vraies que nature, sans jamais tomber dans le pathos de supermarché. Les dialogues sonnent justes, et les situations sont crédibles… si l’on estime qu’un jeune marié mordu par un zombie est une situation acceptable bien entendu.

Sans être une série B sanglante, puisque hormis le mort vivant catalyseur, notre héros sera le seul zombie, « Zombie Honeymoon » comporte quelques scènes sanglantes aux maquillages très réussis. On est donc en présence d’un véritable film d’horreur, qui va provoquer l’effroi par la résonance que certaines situations peuvent avoir dans le monde réel, mais aussi par l’aspect tragique de la situation du héros, qui tente tant qu’il le peut de lutter contre sa maladie, et ne craint qu’une chose : dévorer ceux qu’il aime sans pouvoir s’en empêcher.


Mais c’est l’actrice qui campe la jeune épouse qui porte tout le film sur ses épaules. Interprétant une femme féminine, forte et déterminée, elle est le personnage le plus émouvant du film, épaulant son compagnon jusqu’au bout, tentant par tous les moyens de le protéger, et l’accompagnant jusqu’au dernier moment. La conclusion tragique achève de faire de ce personnage un être touchant.

« Zombie Honeymoon » est un excellent film, très bien écrit, réalisé et interprété avec beaucoup de cœur et d’intelligence. Même les spectateurs allergiques aux morts vivants devraient y trouver leur compte.


lundi 19 avril 2010

Blood Creek

Schumacher… quand on évoque ce nom, une partie de la population pense à de jolies coupes dorées, à des couleurs vives qui défilent sur l’écran à toute allure, à des courses de formule 1 en somme. D’autres pensent à cette scène du « phantom of the opera » dans laquelle une troupe chante l’inoubliable « masquerade » avant d’être interrompue par Gerard Butler. On peut également aborder le « numéro 23 » qui voyait Jim Carrey évoluer dans un univers de polar trouble et suresthétisé. Mais pour un grand nombre de personnes, et je suis prêt à parier que c’est le cas de la plupart des personnes qui viennent sur ce blog, le nom de Joël Schumacher évoque les terribles « Batman Forever » et « Batman et Robin » (qui seront prochainement chroniqué, et sachez d’ores et déjà que j’aime ces films).


De fait, chaque nouveau film du réalisateur est l’objet de moquerie voire d’insultes avant même que quiconque n’ait pu le voir. Il y a fort à parier qu’un grand nombre de spectateurs n’ont pas pardonné au réalisateur sa vision du super héros préféré de la terre entière.
« Blood Creek » semble ne pas échapper à ce syndrome, et tout en étant relativement peu connu, est l’objet de critiques assassines.

Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler d’un film de zombies, et que certaines créatures puissent faire l’objet d’un débat, il est indéniable que des morts vivants apparaissent dans le film, ce qui justifie cette chronique.

Débutant par une introduction se déroulant en pleine hystérie Hitlérienne, avant la seconde guerre mondiale, l’intrigue se déroule de nos jours, et peut presque être considérée comme un huis clos. La structure du récit fait souvent penser au « Martyrs » de Pascal Laugier, les premières scènes étant d’ailleurs assez proches. Mais là où le film français souffrait d’un découpage trop marquée entre ses différentes parties, d’une intention de choquer trop évidente, et d’un scénario bien moins malin qu’on voulait nous le faire croire, le film de Schumacher, plus classique, s’appuie sur des bases solides.


L’intrigue suit une évolution logique, et le rythme est tout simplement hallucinant. Sans être bourré d’action « Blood Creek » ne laisse jamais la tension redescendre, les personnages sont survoltés, et les acteurs passent leur temps à courir. Mais bien que l’unité de lieu soit quasiment unique, il n’est pas question de faire du sur place, et les révélations vont êtres assenées de façon à ce que l’attention du spectateur soit toujours optimale. La mise en scène est énergique et parvient à ménager un suspense continu, tout en offrant une vision d’ensemble des situations. Les scènes d’action sont nerveuses et lisibles, la photographie maîtrisée, bref, techniquement le faible budget ne se ressent pas du tout.


Le crâne rasé de Dominic Purcell n’est certainement pas anodin, et on sent la volonté de rappeler au public qu’on est face à Mr Prison Break, faute de pouvoir s’offrir une star au palmarès plus important (même si l’acteur est loin d’avoir commencé avec cette série). Au même titre que le reste du casting, il se révèle convainquant, même si on retiendra davantage la prestation de Michael Fassbender (acteur britannique qui monte, qu’on a vu récemment dans « Eden Lake » et qu’on retrouvera dans le nouveau survival de Neil Marshall).

Incarnant le démon à l’état pur, l’acteur est effrayant, et le parti pris de le traiter comme le boss de fin d’un jeu vidéo est particulièrement réussi. Sa seconde apparition est réellement impressionnante, la menace qu’il est représente est continuellement palpable, et rappelle les créatures indestructibles de jeux vidéos cultes, comme le nemesis de « Resident Evil » ou le dahaka de « Prince of persia – warrior within ». On regrettera de ne pas connaître clairement l’étendue de ses pouvoirs, mais sa capacité à ranimer les morts pour en faire ses pantins rappelle les premières formes de vaudou à l’origine de l’apparition des zombies.


Difficile en revanche de déterminer si lui-même est un zombie, un vampire, une goule… personnellement je ne pense pas qu’il soit un mort vivant, car il n’est jamais évoqué un décès potentiel. Mais le débat reste ouvert !

« Blood Creek » est une excellente petite surprise, prenante pendant 1h30, très bien réalisée et interprétée, bénéficiant d’une véritable histoire et d’effets spéciaux globalement réussis. A découvrir !

jeudi 15 avril 2010

White zombie

Datant de 1932 et rentré dans le domaine public (au même titre que « night of the living dead »), « White Zombie » a la réputation d’être le premier film de zombies. On considère parfois « le cabinet du docteur caligari » comme le précurseur, mais il s’agit d’un somnambule manipulé, et non d’un mort vivant. « White Zombie » est en tout cas le premier document parlant où le terme apparaît.


Le film s’inspire du livre “magic island”, publié en 1929 par William Seabrook, un reporter intéressé par le cannibalisme (il a lui-même goûté de la viande humaine) et les sciences occultes comme le satanisme et le vaudou. L’ouvrage raconte son voyage à Haïti et sa découverte du vaudou, en particulier de l’ensorcellement consistant à ramener les morts à la vie, afin de les faire travailler. C’est également dans ce livre qu’on trouve pour la première fois le mot zombie en anglais. On y apprend d’ailleurs l’origine du mot, qui dérive du créole “Nzambi” qui est le nom d’un dieu. C’est un peu le dieu des dieux, le premier a avoir existé, personne n’est au dessus de lui, et il est omnipotent. Ses yeux ressemblent à ceux d’un homme mort, fixant le vague, avec une espèce de voile flou devant la pupille

Pour Seabrook, les morts vivants n’étaient autres que des malades mentaux ou des gens drogués, et les sorciers, ou plutôt prêtres vaudous (appelés « bocor ») profitaient de leur instabilité pour les manipuler. Le livre fut d’abord adapté au théâtre par Kenneth Webb, sous le titre « Zombie ». Contrairement à « White Zombie », ce fut un échec public, et le metteur en scène ne tarda pas à attaquer l’équipe du film pour plagiat, espérant rentrer dans ses frais.


Durant à peine plus d’une heure, « White Zombie » est au film de zombie ce que « Nosferatu » est au film de vampire (même si on estime que « Nosferatu » n’est pas le tout premier film de vampire, contrairement à la croyance populaire), et pose les bases des morts vivants tels qu’on les connaît. Et même si l’héritage vaudou a presque disparu (la plupart des films trouvent d’autres causes, même si Wes Craven s’est à nouveau penché sur la question en 1988 dans « the serpent and the rainbow » ou « l’emprise des ténèbres » en vf), on retrouve de nombreuses caractéristiques dans les films récents. En effet, même si l’heure est plus aux infectés véloces et sprinteurs, on trouve encore des films où les zombies se déplacent très lentement (une caractéristique tournée efficacement en dérision dans « Shaun of The dead ») et tous ont le regard livide.

On s’étonnera de ne pas voir nos zombies décharnés, au contraire, leur peau paraît brillante, même si on peut difficilement en juger dans un film en noir et blanc. Les maquillages sont en tout cas très esthétique, et les morts vivants ont une vraie prestance, même si on ne les voit finalement que trop peu. Ils ne représentent en effet pas la plus grande menace, puisqu’ils sont envoûtés par le bocor interprété par l’effrayant Bela Lugosi. L’acteur, que les fans de films d’horreur des années 30, et les fans de Tim Burton (« Ed Wood ») connaissent bien, possède un charisme indéniable, et son regard perçant a dû en effrayer plus d’un à l’époque.


Face à lui, le reste du casting est plutôt fade, mais c’est de toute manière Lugosi l’attraction, comme en témoigne la place de son nom dans le générique. « White Zombie » ne possède ni effusion de sang, ni passage vraiment malsain, mais il est à voir dans le contexte de l’époque, et son atmosphère surréaliste est encore très réussie. On a l’impression d’assister à un mauvais rêve, à la mise en scène surprenante. Si le montage souffre de quelques faux raccords flagrants, on appréciera surtout l’inventivité des effets spéciaux. Ce qui est enfantin aujourd’hui ne l’était pas à l’époque, et les splits screens et fondues témoignes d’une approche innovante remarquable.

Le scénario est globalement assez classique, présentant un triangle amoureux auquel viennent se greffer le bocor et ses morts vivants. L’ambiance s’installe rapidement, avec un climat mystérieux et menaçant dès la présentation de nos personnages qui découvrent des haïtiens enterrant leurs morts en plein milieu d’une route pour éviter qu’on ne les ramène à la vie. Les décors, principalement en intérieur, sont très détaillés et contribuent à l’immersion. Mais le plus intéressant reste l’utilisation des zombies : le bocor se fait une fierté d’être le maître de ses anciens ennemis, et se sert d’eux pour accomplir sa basse besogne. Mais comme dans le livre de Seabrook, c’est avant tout pour servir de main d’œuvre que les morts sont appelés à sortir de leur cercueil.


« White Zombie » a indéniablement vieilli, et possède quelques longueurs. Mais son importance historique est telle qu’il est impensable que les fans de films de zombies ne le regarde pas, surtout qu’on peut le visionner légalement sur youtube, puisqu’il est dans le domaine public, suite à une histoire de droits.

mardi 13 avril 2010

Sens réel de la chanson Zombies des Cranberries

Les cranberries est un groupe de rock irlandais, que l'on entendait surtout dans les années 90, et qui s'est reformé récemment pour une tournée. Si le groupe est si connu, c'est en particulier grâce à sa chanteuse, Dolores O'riordan et à son timbre si particulier.

Le titre phare du groupe nous intéresse particulièrement, et justifie cet article. Outre son titre, c'est tout le texte qui est en lien avec notre problématique des morts vivants. Chanson récompensée de multiples prix, en voici les paroles. Nombre de fans y ont vu un brulôt contestataire évoquant le conflit nord irlandais, mais nous verrons que le propos réel est tout autre.





Another head hangs lowly,
Child is slowly taken.
And the violence caused such silence,
Who are we mistaken ?
But you see, it's not me, it's not my family.
In your head, in your head they are fighting,
With their tanks and their bombs,
And their bombs and their guns.
In your head, in your head, they are crying...
In your head, in your head,
Zombie, zombie, zombie,
Hey, hey, hey. What's in your head,
In your head,
Zombie, zombie, zombie
Hey, hey, hey, hey, oh, dou, dou, dou, dou, dou ect...

Another mother's breakin',
Heart is taking over.
When the violence causes silence,
We must be mistaken.

It's the same old theme since nineteen-sixteen.

In your head, in your head they're still fighting,

With their tanks and their bombs,
And their bombs and their guns.
In your head, in your head, they are dying...


In your head, in your head,

Zombie, zombie, zombie,
Hey, hey, hey.
What's in your head,
In your head,
Zombie, zombie, zombie
Hey, hey, hey, hey, oh, oh, oh,
Oh, oh, oh, oh, hey, oh, ya, ya-a..



A présent, voici la traduction littérale du texte, la vraie, pas celle que vous trouverez partout ailleurs sur le net.




Un bout de chair, flotte lent'ment au vent,
délicieusement succulent,
L'enfer est plein depuis longtemps
C'est la dèche carrément,

Mais tu vois, ce ptit doigt, pas à moi,

pas à toi, autrefois, autrefois, c'était son doigt,
ce manchôt, tout pataud, pas finaud, gros nigaud,
sans chicot, plein d'sanglots, c'est bien ballot


Mange les tous, Mange les tou ou ou ous!

Zombie, Zombie, Zombie
ou, ou, mange les tous,
Tou ou ou ous
zombie, zombie, zombie
ou ou ou ous ous ous ou ous ou ous,

Un autre joli plat de tripes

s'offre à présent sous tes yeux,
Et qu'est-ce tu fous en slip,
espèce de petit paresseux,

ils sont là, ces mecs-là, tes repas, mange moi ça,

ils sont tendres, et croquants, sous tes belles dents,
avale tout, même le sang,
même le sang, c'est tripant,
Dans le sang, dans le sang, c'est trop flippant!

Mange les tous, Mange les tou ou ou ous!

Zombie, Zombie, Zombie
ou, ou, mange les tous,Tou ou ou ous
zombie, zombie, zombie
ou ou ou ous ous ous ou ous ou ous.

A présent que vous connaissez le sens véritable de cet ôde aux morts vivants, j'espère que vous prèterez une oreille nouvelle à cette chanson lorsque vous l'entendre.

mercredi 7 avril 2010

flic ou zombie

Quiconque a vu « Hair » de Milos Forman ne peut nier que l’acteur interprétant George Berger, Treat William, n’a jamais connu la carrière qu’il méritait. Habitué des téléfilms à bas budget ou des films catastrophes moyens (« un cri dans l’océan »), il manifeste toujours un grand charisme et parvient à nous faire passer outre des productions de qualité parfois médiocre.


Sans être mauvais, « Flic ou Zombie », (ou « dead heat » en vo) est une petite série B typique des années 80, avec musique au synthétiseur à l’appui. En outre, il s’agit plus d’un buddy movie, genre à la mode, que d’un film d’horreur. L’ensemble ne se prend d’ailleurs pas très au sérieux, et même s’il y a un peu d’hémoglobine, c’est dû aux impacts de balles, et non aux morsures des zombies.

Notre duo dynamique est donc composé d’un jeune premier tête brulée mais sérieux (treat william), s’habillant en costume cravate, et d’un sosie de Jean Claude Van Damme tout en musculature et en finesse (les autres personnages le traitent d’ailleurs d’arriérés). C’est à la suite d’un braquage de banque où ils ont dû utiliser 50 chargeurs sur deux truands que nos héros vont enquêter sur une firme louche, qui mène des expériences pas très catholiques. Et là, le film vire au drame, avec notre héros qui décède 15 minutes après le début de l’histoire. Par chance, il subira le même traitement que nos pilleurs de banque et sera donc ressuscité.

Un procédé qui n’est pas si rose bonbon qu’il y paraît, puisque les tissus de nos non morts ont la fâcheuse manie de se détériorer en quelques heures, donnant aux cobayes décharnés une apparence de zombie tout à fait sympathique, à défaut d’être convaincante. Les maquillages sont plus amusants que vraiment crédibles, mais au moins ils font sourire !


Avec un tel scénario, l’action prend rapidement le pas sur l’intrigue, les blagues fusent, et le rythme ne faiblit que très peu, alternant scènes de fusillades qui pourraient être classiques (si nos fameux zombies n’encaissaient pas si bien les balles, ce qui donne un côté tout à fait cocasse aux échanges de coups de feu), et les passages plus originaux, comme l’attaque des carcasses d’animaux zombies dans un restaurant chinois.

Techniquement, on est face à un pur produit des années 80, visuellement très connoté, à la photographie inexistante, mais la réalisation et le montage sont très efficaces et apportent un vrai dynamisme à la narration. Il faut dire que le réalisateur n’est pas un amateur… enfin pas tout à fait. Mark Goldblatt, est avant tout monteur, notamment pour James Cameron et ses Terminators, ou encore Paul Verhoeven (il fut d’ailleurs réalisateur de la seconde équipe pour « Robocop »). « Flic ou Zombie » est son premier et avant dernier essai derrière la caméra, puisqu’il réalisera par la suite « the punisher » avec Dolph Lundgren, une adaptation malsaine du comics, bien plus réussie que celle mettant en vedette Thomas Jane, et plus rythmée que « Punisher War Zone ».


Les acteurs quant à eux s’en donnent à cœur joie dans des rôles stéréotypés au possible, mais leur charisme s’impose facilement. En terme de zombies, on peut être un peu déçu. Ils ne sont pas envoûtés comme les premiers morts vivants vaudous, ils manifestent une conscience totale de leur état, et leurs facultés sont amplifiées, puisqu’ils sont quasiment invulnérables. « Flic ou Zombie » n’est donc pas un authentique film de zombies, et reste d’ailleurs axé grand public, mais son postulat de départ et l’énergie qui s’en dégage en font une série B bien bis, qui permet de passer une bonne petite soirée.

lundi 5 avril 2010

Premutos - téléfilm de zombies allemand

Les premières images de « Premutos » provoquent inévitablement un effroi irrépressible chez le spectateur. Non pas que leur violence soit insupportable ou que le propos soit insoutenable, mais c’est plutôt le manque flagrant de maîtrise du cadre et du montage qui sont terrifiants. Un sentiment qui ne quittera jamais le spectateur, préparé à ce à quoi il va assister… il faut l’espérer en tout cas !

Aujourd’hui plus connu pour ses faits d’armes en tant que responsable des effets spéciaux pour son compatriote, le détesté Uwe « raging » Boll (une affirmation de moins en moins vrai, tant le réalisateur a réussi à surprendre avec le jusqu’au boutisme de ses derniers films), notamment sur des films comme « Tunnel Rats » ou « Seed », Olaf Ittenbach n’en est pas à sa premières réalisation quand il entame le tournage de « Premutos ». Ses producteurs n’ont malgré tout pas dû être très convaincus par ses travaux antérieurs, tant le budget semble dérisoire. A ce titre, pour un film de 1997 (même un téléfilm), l’ensemble bénéficie d’une photographie ignoble, qui ne met jamais en valeur des choix esthétiques généralement douteux.


Rapidement, le spectateur ne peut plus se voiler la face : il a affaire à un nanar. Un nanar si spectaculaire qu’il provoquera le rire même si on le regarde seul. L’histoire tourne autour du dit Premutos, ange déchu ayant précédé Lucifer, décidé à prendre le contrôle du monde, qu’il s’agisse de celui des vivants ou de celui des morts. La structure narrative est plutôt surprenante, enchaînant les bonds dans le temps, et présentant une quantité de scènes hallucinantes.

Il est rare de voir un paysan creuser un trou en costard cravate. L’homme en question, Rodolphe, qui a pour habitude de ressusciter les cadavres de ses voisins va rapidement s’attirer les foudres des autres paysans, également vêtus pour certains de costards cravates lorsqu’ils brandissent leurs fourches et leurs fusils. Alors qu’on s’attend à un lynchage en règle, certains hommes tirent tellement mal, que leurs balles les tuent par effet de ricochet. L’un d’eux se suicide d’une balle dans la tête après s’être fait dévorer les testicules par un zombie…

Ce premier bain de sang est déjà très prometteur en potentiel nanar. Et le réalisateur va réussir l’exploit de ne jamais abandonner ses partis pris risibles. C’est bien simple, la scène la plus anodine devient immanquablement hilarante. On se demande bien souvent ce que certains passages font là, comme ce rendez vous chez le dentiste qui n’apporte strictement rien. Le héros (un terme qui le définit plutôt mal…) est un benêt sans charisme, qui percute une voiture en vélo parce qu’il appelait une jeune femme repoussante qui semble lui plaire. Les flashbacks vont alors commencer… Christian, notre neuneu de service, revit plusieurs vies antérieures, durant lesquelles on l’a massacré, encore et encore.


Et là, on se rend compte qu’Olaf ne recule devant rien. 10 figurants vont mimer une chorégraphie digne d’un combat réglé par des enfants de cm2, pour représenter une guerre… leurs épées en cartons, soufflées sans pitié par le vent, ne manqueront pas d’arracher quelques fous rires. Les zombies se font encore rares, mais l’ennui ne pointe jamais son nez. On trouve constamment un détail nanar pour relever l’attention.

Passé cette première heure surprenante, les choses sérieuses vont commencer. Christian va voir des fils barbelés lui déchirer le visage, devenant Premutos, et nos amis les zombies vont enfin apparaître.

Et là, l’amateur de tripes à l’air va être servi. Les morts vivants allemands sont affamés, et leur repas sera très long, commençant par un apéritif court mais intense, durant lequel une jeune femme massacre à tour de bras les pauvres cadavres, avant que le climax de 20 minutes ne débute. Le budget dérisoire a donc été conservé dans sa quasi intégralité pour les effets gores de ce final hallucinant. Notre Christian étant devenu le méchant de l’histoire, c’est à son père, un redneck qui tue les mouches à coups de fusil de chasse dans sa maison, et à ses amis, de lutter contre l’invasion de morts vivants.


Se déroulant dans une cave, l’affrontement met nos héros face à une centaine d’agresseurs (joués par les mêmes 10 figurants qui ne cessent de revenir à la charge). Tronçonneuse, hache (d’ailleurs sur l’ensemble du film, les personnages ont du mal à comprendre que le dos de la lame d’une hache n’est pas très coupant), pistolets…. Et même un tank, sorti d’on ne sait où ! Tout y passe, et on comprend enfin pourquoi « Premutos » est comparé au « Braindead » de Peter Jackson, l’un des films de zombies les plus sanglants jamais vus (et même l’un des films les plus sanglants jamais vus).

Bien sûr, Olaf n’est pas Peter, mais l’ensemble est vraiment jouissif, et malgré sa longueur, ce climax ne paraît pas répétitif. « Premutos » est nanar pur jus, mal joué, mal écrit, mal réalisé, bourré d’incohérences et d’éléments stupides, mais jamais ennuyants, et ne manquant pas à sa promesse d’offrir un festin aux amateurs de zombies ! N'oublions pas un faux happy end jouissif, et la boucle est bouclée!