lundi 9 mai 2011

Tintin contre les nains aphrodisiaques volume 2


Episode 1 : Et si c’était faux ?

Le diner. Petit restaurant d’autoroute où tout bon roman se déroulant aux Etats-Unis d’Amérique se doit de situer un de ses chapitres. Bien que l’histoire d’aujourd’hui se déroule en Europe, tintin était assis dans un diner. Il était entré car il avait faim. Il était à proximité d’un diner lorsque son ventre cria famine. Il savait qu’un diner était un établissement de biens, à savoir de la nourriture. Il marcha jusqu’à la porte d’entrée, pose sa main sur la poignée de la dite porte, reserra sa pression et tira. Pourtant, la porte suscitée ne s’ouvrit pas. Perplexe, il observa la porte plus attentivement. Son regard se posa sur un écriteau sur lequel des lettres formaient un mot. Il le savait car il avait appris à lire plusieurs années auparavant. C’était une expérience qu’il n’oublierait jamais. Le mot formé par les lettres était « Poussez », injonction pour le moins agressive. Il pose à nouveau sa main sur la poignée de la porte d’entrée, reserra sa pression, et poussa. Une fois à l’intérieur, il s’assit et commanda des haricots verts. Puis, sentant sa vessie fortement comprimée, il songea qu’il serait vachement soulageable de se rendre aux cabinets une fois. S’il avait annoncé son intention au capitaine Haddock, ce dernier aurait corrigé la construction chaotique de la phrase, totalement indigne d’un reporter d’investigation de sa carrure. Malheureusement, les circonstances ne lui permettaient pas d’échanger avec son compagnon de toujours. Pendant qu’il évacuerait sa tristesse en même temps qu’il satisferait une nécessité organique, il se leva de son siège, leva le pied droit et le posa devant le pied gauche. Puis il leva le pied gauche, et le posa devant le pied droit. Il recommença ce processus jusqu’à arriver devant la porte des w-c. Il leva alors son bras, posa sa main sur la poignée de la porte, reserra sa pression, et poussa. Une fois à l’intérieur, il s’interrogea : allait-il manifester sa virilité de façon spectaculaire en se dirigeant vers les urinoirs, ou allait-il privilégier l’isolement d’une cabine ? C’est alors qu’un grand monsieur musclé fit irruption. Impressionné, Tintin décida de se cacher, se dirigea vers la porte d’une cabine, posa sa main sur la poignée, reserra sa pression, et poussa. Il allait enfin pouvoir effectuer cette tâche si importante. Après une ellipse narrative, Tintin était enfin sorti des w-c. Il se sentait plus léger, et ressentait une certaine satisfaction à voir sa psychologie développée avec autant de pertinence par cette scène. Seul un grand auteur de roman de gare avait les capacités nécessaires pour rédiger des paragraphes si profonds, justifiant des ventes démesurées ! Puis, se remémorant sa tragique situation, il demanda à l’auteur d’abandonner ce style, tomba à genoux, leva les bras vers le ciel et hurla. Comment en était-il arrivé là ?



« - Je vous nomme Dupond et Dupont.
- Et pourquoi je serais dupont ?! »

Non, ce n’était pas ça. Enfin si. Mais non. Il y avait eu un précédent. Des précédents même. Il y avait eu une explosion. Du bruit. Un grand « boum » et des cris. Des gens qui couraient dans tous les sens. Et un grand nuage de fumée vert. Puis le silence. Pesant. Long. Tragique.
« Il faut aller les aider ! » avait-il crié. Mais on ne l’avait pas laissé faire. C’était trop tôt. Ça ne servirait à rien. Il fallait se préparer. Il avait fini par se laisser convaincre. Après tout, ce n’était pas la bataille qui importait, mais la guerre. Puis la cérémonie avait eu lieu. Celle qui allait faire de lui un Dupon. Et même un Dupond. Non… elle n’avait pas eu lieu. Il y avait eu un incident. Le capitaine avait crié. Tout était confus, il avait besoin de prendre l’air, avant de réfléchir. Il se précipita à l’extérieur et courut vers la forêt. Seul. Il était seul. Ce n’était pas ce qu’il avait voulu. Il voulait juste aider, se battre pour une cause qui semblait juste. Mais il avait la sensation qu’on le manipulait. Le combat était juste. Il le savait. Mais le reste ? Il se mit en position de yoga. Il fallait qu’il fasse le vide. Puis il se remémorerait les événements et réfléchirait à une stratégie.
Quelques jours plus tôt, alors que Tintin venait de sauver son ami le professeur Tournesol, une explosion retentit. C’était les représailles des nains aphrodisiaques.

« - Venez Tintin, il n’y a plus de temps à perdre, on va faire de vous un Dupond ! Lança Dupond.
- Je dirais même plus, on va faire de vous un Dupont ! Compléta Dupont.
- Mais il faut aller aider ces gens ! S’écria le jeune homme.
- Nous n’avons pas le temps. Répondit Dupond. Le meilleur moyen de les aider, c’est de mettre fin aux agissements de ces nains aphrodisiaques.
- Ce qu’on ne peut pas faire sans que vous deveniez l’un des nôtres. Ajouta Dupont.
- attendez, bande de sagouins ! Coupa le capitaine Haddock. Vous êtes en train de dire que Tintin est suffisamment important pour être un dupon mais pas moi ?! Moi le descendant du grand François de Haddock !
- Nous avions anticipé votre réaction capitaine. Répondit Dupond.
- Je dirais même plus, nous avions tout anticipé capitaine ! Ajouta Dupont. C’est pour cette raison que nous vous proposons d’être Dupont ! Après tout, il faut être deux pour être Dupond et Dupont.
- Et pourquoi ce serait moi Dupont, Mossieur ? S’écria Haddock.
- Qu’est-ce que vous voulez dire ? S’inquiéta Dupont.
- Vous le savez très bien ce que je veux dire, bougre d’ignorant ! Je ne vois pas pourquoi je jouerais les seconds rôles ! Qui est capitaine ici ? C’est bien ce que je pensais.
- Voyons capitaine, interrompit Tintin, je pense que le moment est mal choisi pour…
- Mais pourquoi vous parlez de second rôle ? S’exclama Dupont, mécontent.
- tu sais bien, reprit Dupond, il veut dire qu’il y a le héros et celui qui l’accompagne. Dupond et Dupont en somme.
- Je croyais qu’on en avait terminé avec ces histoires ! S’écria Dupont.
- Allons messieurs, un peu de calme. Intervint Tintin. Je n’ai même pas encore accepté de devenir Dupond. D’ailleurs, je ne suis pas certain d’être prêt à accepter un tel sacrifice. De plus, je ne suis pas sûr de comprendre en quoi le fait de me joindre à vous pourrait avoir une influence sur l’issue de cet affrontement. Comprenez-moi, je suis grand reporter free-lance, et n’ai pas l’habitude de soumettre mon intégrité à l’approbation de vieux messieurs.
- Qu’est-ce que vous entendez par là ? Lâcha Dupond.
- Je dirais même plus, expliquez-vous ! Ajouta Dupont.
- C’est simple, je n’ai que seize ans. J’ai encore la fougue et l’innocence de la jeunesse ! C’est pour cette raison que mes articles sont d’une telle fraîcheur !
- J’ignorais que vous étiez si jeune. Commenta Dupond.
- Je dirais même plus… commença dupont. Arrête ça tout de suite !
- De quoi parles-tu ? S’étonna Dupond.
- Tu ne cesses de t’exprimer avant moi ! Je ne vois pas pourquoi le « je dirais même plus » me serait réservé !
- Je te l’ai déjà expliqué, il y a le héros et…
- Mais vous allez arrêter mille milliards de mille sabords !
- Le capitaine a raison. Reprit Tintin. Nous avons perdu assez de temps comme ça. Maintenant expliquez nous votre plan ou bien nous partons séance tenante !
- Très bien. Répondit Dupont. L’affrontement avec les nains aphrodisiaques pourrait bientôt prendre une tournure dramatique. Si nous perdons cette bataille, nous aurons perdu la guerre pour ainsi dire.
- Je dirais même plus, reprit Dupond, nous devons capturer… »




C’était là que tout avait dérapé. Tintin se posait déjà beaucoup de questions depuis les incroyables révélations de Dupond et Dupont. Mais ce n’était rien comparé à cette scène incroyable. Hasselhoff. Ils voulaient capturer David Hasselhoff. Le seul, l’unique, le Hoff. Tintin connaissait bien sa carrière. De ses conversations avec une voiture en passant par ses sprints au ralenti sur la plage jusqu’à son extraordinaire carrière musicale qui avait atteint son apogée avec sa reprise du titre de Culture Club « Do you really want to hurt me ».
Tout, il connaissait tout. Et surtout, il aimait tout. Et maintenant, on lui demandait de priver son idole de liberté, au nom d’une lutte dont il n’était même pas sûr de comprendre tous les enjeux. Stupeur, colère, ces sentiments qu’il avait ressentis l’assaillaient à nouveau maintenant qu’il était seul dans la forêt. Il avait pourtant essayé de faire eu mieux, mais tout avait empiré. Mais le capitaine avait sa part de responsabilité dans ce drame.
« Il est hors de question qu’on bride le talent d’un tel artiste ! S’était-il exclamé. Et puis toute cette histoire de Dupond et Dupont ne me dit rien qui vaille. Avait-il ajouté. Aaaaaaaah ! avait-il ensuite crié. »
Mais peut-être la mémoire de Tintin était-elle défaillante. Peut-être le capitaine avait-il crié « oooooh ! ». C’était dur à dire. Et puis repenser à tout ça le perturbait beaucoup. L’attitude à adopter face au cas Hoff lui paraissait déjà complexe à déterminer. Mais le pire était encore à venir. Il n’oublierait jamais ce à quoi il avait assisté ensuite…
Ils étaient en plein débat sur les conséquences du rapt du Hoff quand une créature aussi difforme que visqueuse avait glissé jusqu’à eux, étalant un liquide gluant sur sa route. Tout à coup, le monstre avait levé les yeux vers lui. On aurait dit une sorte de saucisse plissée avec des bras et des jambes. Mais au milieu de cette espèce de bouillie organique, on pouvait voir ce qui ressemblait à un visage humain… ou plutôt des visages humains. C’était comme si plusieurs personnes se disputaient une seule tête, et que le perdant était destiné à disparaître dans l’éther.
« T…Try….Tryphon ?! » Bégaya le capitaine Haddock.
Tintin dévisagea plus en détail l’individu… une moustache et des petits yeux… un crâne dégarni…. C’était bien lui… C’était Tournesol… mais c’était aussi Dupont !




« - Qu’est-ce que vous lui avez fait, sacripants ? S’exclama le capitaine.
- Vous allez devoir répondre de vos actes messieurs ! Ajouta Tintin, furieux.
- Mais non, vous vous méprenez ! Répondit Dupont.
- Je dirais même plus, compléta Dupond, c’est une méprise. Vous deux-là, aidez notre ami à regagner ses appartements.
- Vous ne l’emmènerez nulle part. coupa le reporter. Nous partons avec lui.
- J’ai bien peur que ça ne soit impossible. Répondit Dupond.
- Je dirais même plus, aucun de vous ne peut partir. Sauf pour nous aider à retrouver ce David Hasselhoff.
- Nous vous aiderons quand les poules auront des dents ! S’écria Haddock. Ectoplasmes ! Empailleurs !
- Capitaine, prenez les jambes ! »

Les deux hommes soulevèrent leur ami méconnaissable et se dirigèrent en hâte vers la sortie. Mais Dupond et Dupont leur barraient la route. Tintin lâcha les bras de Tournesol. Haddock tournoya sur lui-même, se servant du professeur comme d’une arme. Tintin était entouré d’une dizaine de Dupon quand Milou fit irruption et courut de l’un à l’autre, leur mordant violemment les chevilles. Alors que le reporter se préparait à créer une ouverture, Haddock fut projeté à ses pieds.

« - Venez capitaine, il faut qu’on s’échappe !
- Non, on ne peut pas laisser ce pauvre Tryphon ici !
- Si on reste, on ne pourra pas l’aider ! Il nous faut de l’aide ! »

Abattu, Haddock acquiesça et les deux hommes s’enfuir En repensant à ces événements, Tintin fut pris d’un frisson d’horreur. Il attrapa une pierre pointue et gratta un tronc d’arbre. Soudain, il entendit des pas. Il se tapit dans l’ombre et  vit le Hoff marcher au milieu d’un groupe de nains.





Fin de l’épisode 1.

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